Pénurie de vétérinaires: Rimouski aura enfin son programme de médecine vétérinaire

Cimon Charest
Après des années d’attente, Rimouski aura enfin son programme de médecine vétérinaire à l’Université du Québec à Rimouski (UQÀR). Québec lance ainsi un projet de décentralisation du programme de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal.
Il s’agit de la première fois qu’un programme en médecine vétérinaire est décentralisé au Canada. Présentement au Québec, le programme est uniquement offert à Saint-Hyacinthe.

Les 25 étudiants de la nouvelle cohorte passeront ainsi les trois premières années de leur formation au campus de Rimouski. Ils poursuivront ensuite leur quatrième année à Saint-Hyacinthe avant d’effectuer un stage pour leur dernière et cinquième année.
Québec souhaite ainsi régionaliser le programme de médecine vétérinaire, et s’attaquer au problème de pénurie de main-d’œuvre.
Au Bas-Saint-Laurent, plusieurs cliniques vétérinaires refusent catégoriquement de prendre en charge de nouveaux clients par manque de place. Les clients existants, eux, doivent prendre leur mal en patience: certains n’ont aucun rendez-vous disponible avant 2023.

«C’est vraiment important pour notre gouvernement, parce qu’on pense que les régions vont dynamiser le Québec, commente la ministre de l’Éducation Supérieure, Danielle McCann. Les régions ont plein de potentiel en enseignement supérieur.»
«Ça va aider aussi à la rétention [de vétérinaire], a ajouté le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, le Dr Gaston Rioux. On est dans un milieu qui est agricole, on est dans un milieu aussi où il y a des animaux de compagnie aussi. Passe trois ans ici, et ensuite une année de stage dans des régions plus fragilisées comme le Bas-Saint-Laurent, ça va aider beaucoup», s’est-il réjouit.

Québec précise que 50 % des nouveaux étudiants à l’UQÀR se spécialiseront sur les grands animaux, tels des moutons, des vaches et des chevaux.
Le nouveau programme augmentera de 26 % le nombre de vétérinaires qui gradueront dans la province. Celui-ci coûtera environ 100 millions $, un montant qui englobe tous les projets en médecine vétérinaire dans la province et pas seulement celui de l’UQÀR.