Pénurie d'enseignants: «des gens non légalement qualifiés» dans nos classes
TVA Nouvelles
À quelques jours de la rentrée scolaire, plusieurs écoles tentent toujours de combler la pénurie d’enseignants. Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement, Nicolas Prévost, admet que le manque criant de personnel est «la plus grande préoccupation» à l’heure actuelle.
«On est encore à l’heure où se parle à la recherche d’enseignants que de personnel professionnel et de soutien. C’est une grande préoccupation qui demeure», s’est-il prononcé sur les ondes de LCN, mercredi après-midi.
«Mais, on sent aussi un climat optimiste d’une rentrée dans un contexte un peu plus normal cette année», ajoute-t-il au sujet du retrait des mesures sanitaires.
Le ministre de l’Éducation mentionnait récemment qu’environ 700 enseignants à temps plein manquaient à l’appel dans les écoles du Québec, mais qu’il y aurait un enseignant dans chaque classe.
Prévost remet absolument en question cette affirmation.
«Il n’y aura pas un enseignant par classe en début d’année scolaire. On cherche encore à combler beaucoup de postes à temps plein et à temps partiel. Surtout à temps partiel, explique-t-il.
«Il y aura des adultes qui s’occuperont de la sécurité des élèves. Il y aura même directeurs d’établissement qui s’occuperont eux-mêmes d’accueillir les élèves en classe.
«On aura de l’aide de notre personnel de soutien, mais ça ne sera pas un enseignant par classe.»

Personnel non qualifié à la rescousse
Combien d’enseignants manque-t-il exactement? Difficile à dire, puisque la situation évolue.
«La situation semble s’améliorer, mais dans les chiffres reçus aujourd’hui, on a encore 30% de nos écoles qui cherchent un prof à temps plein et près de 50% à temps partiel, donc ça veut dire que le problème est encore très important.»
En plus des profs qui prennent à charge davantage de classes, une possibilité improvisée pour pallier l’absence de personnel, c’est qu’un adulte avec une formation non enseignante se trouve encadre les élèves sans s’occuper de leur éducation. Un scénario peu commode qui ne rassure pas les parents.
«On ne le souhaite pas. On aura des gens non légalement qualifiés. On l’a vu. Elles étaient beaucoup présentes dans le milieu l’année dernière. Il y en aura encore plus cette année.
«Ce sont des gens qui ont toute la bonne volonté du monde pour venir nous aider, mais qui n’ont pas les qualifications minimales pour enseigner. C’est là que ça devient difficile.»