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Pénalité de 10$ pour les «no-shows»: un restaurateur montréalais voit ses revenus diminuer de 30%

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Photo portrait de Laurence Morin

Laurence Morin

2025-08-12T15:19:30Z
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Depuis l'entrée en vigueur de la pénalité de 10$ pour les clients qui ne se présentent pas à leur réservation, communément appelés les «no-shows», le propriétaire d'un restaurant à Montréal constate une diminution de 30% de ses revenus, représentant entre 18 000 et 20 000$ de pertes.

Le propriétaire du Saint-Bock, situé sur la rue Saint-Denis à Montréal, Martin Guimond, qui a instauré cette mesure le 17 juillet dernier pour les groupes de huit personnes et plus, souhaite désormais la retirer.

«Cette formule-là qui, à mon avis, devait être gagnante [...] s'est avérée pas nécessairement si concluante que ça en réalité», confirme-t-il, lors d'une entrevue avec Isabelle Perron mardi, à QUB radio et télé, diffusé au 99,5 FM à Montréal.

M. Guimond affirme que «les dix dollars étaient peut-être beaucoup trop forts» et que, malgré la pertinence du concept, «ça cause beaucoup plus de pertes» que ça ne protège les restaurateurs.

Au lieu de réduire les réservations fantômes, la pénalité a entraîné une baisse significative de sa clientèle, soit 30% moins de réservations en raison de la pénalité de dix dollars.

«C'est environ entre 300 et 350 personnes par mois de moins qui ont fait le choix de réserver, précise M. Guimond. C'est vraiment beaucoup.»

Avant l'instauration de cette règle, 41% des réservations concernaient des groupes de huit personnes et plus. Désormais, ce chiffre n'est plus que de 11%, ce qu'il considère comme une diminution «énorme».

Pour son établissement de 125 places, la perte de clientèle depuis l'application de cette nouvelle règle équivaut à «trois soirées complètes, mensuelles, perdues en réservation».

Le propriétaire du Saint-Bock estime également que l'exigence de la carte de crédit pour les réservations dissuade les clients. «Ça fait beaucoup réfléchir, avance-t-il. Ils [les clients] se disent: ʺje pense que je n’irai peut-être pas des fois qu’il m’arrive quelque choseʺ.»

Martin Guimond observe que la taille moyenne des groupes a diminué, passant de 7,7 à 4,4 personnes.

Face à ce constat, ce dernier préfère continuer «à subir les ʺno-showsʺ» en retirant la mesure. «Sinon, on perd plus d'argent encore qu'en essayant de vouloir bien faire pour nous aider», indique-t-il.

S'il reconnaît que la pénalité a atteint son objectif de réduire les «no-shows», il remarque que cela fonctionne au détriment du fait de perdre des clients.

Voyez l'entrevue complète avec Martin Guimond, ci-dessus.

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