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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Peine de cinq ans réclamée pour leurre

La poursuite espère une peine importante pour Serge Robitaille, qui a admis avoir leurré des ados en plus d’avoir commis des infractions de pornographie juvénile

Photo fournie par SPVQ
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-09-05T20:38:32Z
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Un homme de Québec qui a reconnu avoir leurré trois adolescents sur le web en plus d’avoir été retrouvé avec de la pornographie juvénile s’expose à une peine sévère, le ministère public réclamant cinq ans de pénitencier. Serge Robitaille espère quant à lui une sentence de moins de deux ans pour avoir accès à une thérapie spécialisée.

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Robitaille avait pu être épinglé après un signalement du National Center for Missing & Exploited Children. Rencontré par les policiers, l’homme de 58 ans est rapidement passé aux aveux, admettant avoir entretenu des conversations à caractère sexuel avec un adolescent de 12 ans et deux autres de 16 ans.

Il a leurré le plus jeune sur un forum de pêche de la plateforme Reddit, amorçant d’abord le contact avec des questions sur le passe-temps, mais bifurquant assez rapidement vers la sexualité. Le délinquant a notamment déclaré à l’adolescent qu’il serait «un bon guide», qu’il voulait lui «apprendre le sexe» et «être son premier».

Dans son matériel informatique, les autorités ont retrouvé une quarantaine de fichiers de pornographie juvénile.

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Il a brisé ses conditions

L’accusé a plaidé coupable en janvier à trois chefs d’accusation de leurre ainsi que de production, distribution et possession de pornographie juvénile. Il a également reconnu avoir brisé ses conditions de remise en liberté à deux reprises pour avoir utilisé internet.

Il est détenu depuis mai à la suite de ces bris.

La procureure au dossier, Me Laurie Gagné, a dressé un portrait plutôt sombre de l’homme lors des observations sur la peine vendredi. Selon le rapport d’expertise sexologique préparé, Serge Robitaille aurait des intérêts sexuels déviants pour les adolescents, mais aurait au surplus un degré de conscientisation très faible de ses problématiques.

«Il a une hostilité et une colère envers le système. Il serait victime de sa naïveté et il blâme autrui», a souligné Me Gagné, estimant que le cas de Serge Robitaille se classe «au haut de l’échelle de gravité» de ce type de délit.

Elle suggère donc une peine de cinq ans de pénitencier pour le quinquagénaire.

«Non seulement son degré de conscientisation est faible, le degré de responsabilité lui, il est total», a insisté la procureure, rappelant que le délinquant connaissait l’âge de ses interlocuteurs en ligne.

Photo fournie par SPVQ
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Deux ans en défense

En défense, Me Gabriel Michaud-Brière a reconnu que le dossier de son client comporte certains facteurs aggravants.

Or, Robitaille a entrepris une sérieuse prise de conscience depuis sa détention à la suite de ses bris en mai dernier. L’accusé a déposé au tribunal une lettre à l’attention de sa plus jeune victime vendredi, formulant des excuses et en expliquant avoir «pris un chemin qu’il n’aurait jamais dû prendre».

Son avocat a expliqué au juge Thomas Jacques sa démarche de ventilation des peines sur l’ensemble des chefs d’accusation qui lui permet d’arriver à une suggestion de 25 mois d’emprisonnement. Me Michaud-Brière propose 12 mois pour les leurres, 12 mois pour la pornographie juvénile ainsi qu’un mois pour les bris.

Cette peine de moins de deux ans, si on compte la détention provisoire, permettrait à Serge Robitaille d’intégrer un programme spécialisé en délinquance sexuelle offert à la prison de Percé.

Le juge Jacques rendra sa décision plus tard au cours de l’automne.

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