Pêche au crabe: les pêcheurs restent à quai sur la Côte-Nord
Alexandre Cantin
Insatisfaits du prix qui leur est offert par les propriétaires d’usines, la majorité des pêcheurs de crabe de la zone 16 sur la Côte-Nord n’ont pas pris le large samedi à l’ouverture de la pêche dans leur secteur.
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Les 39 propriétaires des 54 permis de pêche de la zone 16 s’estiment lésés par le prix provisoire de 2,25 $ par livre offert par les usines et accepté par les pêcheurs du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et du reste du Québec.
Selon ces pêcheurs, les seuls dans la province à être regroupés autour d’un office de mise en marché, les transformateurs ne respectent pas une formule de prix qui leur permettrait d’obtenir davantage que 2,25$ par livre. Selon leur représentant Jean-René Boucher, un mot d’ordre de l’association de l’industrie de la pêche a été donné à toutes les usines de la province, incluant les six situées sur la Côte-Nord, de ne pas accepter de crabe provenant de la zone 16.
«Il y a quand même de la colère, a expliqué le directeur de l’Office des pêcheurs de la zone 16, Jean-René Boucher. On est prêt à aller pêcher, la saison de pêche est ouverte depuis le samedi 1er avril, c’est les meilleures semaines de pêche. Les captures sont à leurs meilleures présentement. On espère que le conflit va se régler parce que c’est pas de gaité de cœur que les pêcheurs restent au quai.»
Les pêcheurs de la zone 16 et les propriétaires d’usines ne s’entendent pas sur la formule de fixation du prix prévue à la convention. Les transformateurs affirment que si elle appliquée, ils subiront une autre année déficitaire.
De plus, des litiges perdurent sur les prix accordés aux pêcheurs en 2020 et 2022. Les transformateurs souhaitent conclure une entente avec l’Office des pêcheurs de la zone 16 pour régler ces conflits en dehors des tribunaux et de la Régie des marchés agricoles. Le directeur l’association québécoise de l’industrie de la pêche, Jean-Paul Gagné affirme avoir déposé une proposition honnête aux pêcheurs.
«La saison 2023 ne sera pas facile pour personne. Nous autres, on demande aux pêcheurs et industriels de partager le risque. L’an dernier, en 2022, je dirais que toutes les usines ont été déficitaires. Elles ont payé trop cher pour le crabe parce que le consommateur ne l’a pas acheté. On est rendu avec des inventaires de 2020.»
Malgré ce bras de fer entre l’Office des pêcheurs et les propriétaires d’usine, de petits débarquements de crabes destinés aux poissonneries de la Côte-Nord devraient se faire au cours des prochains jours.