Pauvre Donald Trump!


Marie-Eve Doyon
Finalement, notre pauvre Donald Trump n’aura pas à déposer 454 millions de dollars en caution dans l’attente que sa condamnation pour fraude soit entendue en appel.
Un généreux tribunal lui a facilité la vie en réduisant la somme à 175 millions de dollars.
Sauvé de la saisie
In extremis, l’ancien président qui fanfaronne à propos de sa fortune s’est vu sauvé de la saisie par la cour d'appel de New York. Il promet maintenant de verser les 175 millions dans les 10 jours, mais rien n’est moins certain, si l'on en croit ses habitudes devant les tribunaux.
- Écoutez l'expert en politique internationale Loïc Tassé à l'émission de Benoit Dutrizac via QUB :
J’entends déjà ses défenseurs chanter victoire, répéter ad nauseam que les dés sont pipés, que le tribunal est corrompu et contrôlé par la Maison-Blanche et que Letitia James, la procureure générale de New York qui l’a poursuivi, est raciste.
Pendant ce temps, la Trump Nation refuse de considérer que plus de 30 compagnies d’assurance ont refusé de garantir la caution de l’ancien président. Pas trois, 30, et pas les moindres. Parmi celles-ci, on retrouve les très connues Berkshire Hathaway, Munich Re, Swiss Re, Allianz et AXA.
Toutes ces compagnies qui assurent régulièrement des cautions ont jugé qu’il était trop risqué de prêter à Donald Trump. Heureusement, le répit de 10 jours que lui a accordé la cour lui évite de voir ses édifices saisis.
Le président qui ne peut présider
Comble de l’ironie, le jugement du 16 février dernier interdit à Donald Trump de servir en tant que dirigeant ou administrateur d'une société new-yorkaise pendant trois ans parce qu’il a frauduleusement surestimé la valeur de ses actifs. L’homme pourrait diriger le pays, mais pas ses compagnies!
Pour ses défenseurs, Trump demeure le plus grand des grands, le génie de l’immobilier, le magnat des affaires.
Si c’est si vrai, comment expliquez-vous qu’il doive frauder le fisc et les banques et qu’il doive quêter pour payer ses avocats?