Paul Daraîche au Casino de Montréal: un touchant hommage à Renée Martel


Frédérique De Simone
L’an dernier à pareille date, la reine du country, Renée Martel, préparait une tournée avec son meilleur ami et jumeau cosmique Paul Daraîche pour l’album qu’ils venaient de sortir «Contre vents et marées».
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Malheureusement, quelques jours avant Noël, la cowgirl dorée aura finalement été rapidement et soudainement emportée par une pneumonie, à l’âge de 74 ans, après 60 ans de carrière.
«Son départ aussi brusque qu’inattendu nous a fait très mal», a confié jeudi soir Paul Daraîche, en ouverture du spectacle qu’il a créé pour lui rendre hommage. En compagnie de ses dames de cœur Laurence Jalbert, Annie Blanchard et de sa fille Émilie Daraîche, il a transformé le Cabaret du Casino de Montréal en repère country, où les chapeaux de cowboy et le denim se mariaient à ravir à la foule.
Parfois doux et touchant, parfois dansant et festif, le spectacle s’est ouvert sur la douce voix de Renée Martel, chantant «Je pars à l’autre bout du monde», tandis que des images de la chanteuse, entremêlées de grèves et de marées, étaient projetées sur l’écran au fond de la salle. Au refrain, Paul Daraîche est venu la retrouver presque dans un murmure.
Truffé de classiques, le spectacle hommage a été bâti sur un répertoire que tout le monde peut connaitre, comme «Rosalie», «Nous on aime la musique country» ou «Un amour qui ne veut pas mourir». Il s’agissait d’ailleurs du spectacle «qu’elle aurait aimé présenter», a souligné le chanteur né le 26 juin 1947 à 5 h du matin, comme elle.
Se succédant sur scène, Laurence Jalbert et Annie Blanchard se sont partagé «Une croix sur ton nom», «Mon père» et le classique de Paul Daraîche «Perce les nuages» - qu’Annie Blanchard et Renée Martel ont souvent interprété ensemble sur la tournée «Une femme libre». La chanteuse acadienne la considérait par ailleurs depuis cette tournée comme sa mentore, mais aussi comme sa deuxième maman.
Aimante, protectrice et doté d’une immense tendresse, Renée Martel était une femme d’aventures, qui a notamment habitée aux États-Unis et au Maroc, mais c’est de sa force et de son courage que se souvient son meilleur ami et jumeau cosmique, a-t-il confié à la foule jeudi soir, juste avant de reprendre «C’est mon histoire».
Le trio formé de Paul Daraîche, Laurence Jalbert et Annie Blanchard a aussi chanté «Aimer, souffrir, pardonner, oublier» - la première chanson écrite par Paul Daraîche pour sa sœur Julie – , «Si on pouvait recommencer», et «Que la lune est belle ce soir» - que les spectateurs ont accueillie chaleureusement en plus d’y faire entendre leur voix.
Émilie Daraîche, qui s’est chargée de la première partie, est également venue faire un tour sur scène pour un duo père-fille. Ensemble, ils ont joué «Contre vents et marées» ainsi que les succès du père de Renée Martel, Marcel, «Simple passager» et «Un coin du ciel».
La country c’est une grande famille. C’est d’ailleurs l’ambiance qui s’est dégagée de cette soirée. Les témoignages des chanteurs entre les chansons sur leur relation avec la reine du country ont ajouté une dimension aussi personnelle que poignante.
Paul Daraîche et ses invitées seront de retour au Cabaret du Casino de Montréal vendredi, pour le troisième soir de suite. L’équipe reprendra la route après les Fêtes et se produira sur la scène du Théâtre Capitole à Québec, le 4 février prochain.