Paul Arcand face aux proches aidants: un documentaire qui ne laissera personne indifférent
Marie-Ève Leclerc
Un peu plus d’un an après avoir quitté son micro au 98,5 FM, Paul Arcand est loin de s’ennuyer. Bien au contraire: la liberté qu’il s’est accordée lui permet désormais de choisir des projets qui lui tiennent à cœur. Parmi eux, une série documentaire sur les proches aidants en santé mentale, réalisée avec Monic Néron, ainsi qu’une revue de presse qu’il propose chaque jour. Entre ces engagements, l’animateur savoure un rythme de vie plus souple, ponctué de quelques voyages.
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Paul, vous présenterez à l’hiver 2026 le documentaire Je suis là: les proches aidants en santé mentale, aux côtés de Monic Néron. Comment cette idée de documentaire s’est-elle concrétisée?
J’ai travaillé avec Monic pendant plusieurs années à la radio, et nous avons toujours eu un excellent fit professionnel. Je l’ai toujours trouvée rigoureuse, déterminée et professionnelle. Nous partageons aussi une passion commune pour les faits divers. De fil en aiguille, au-delà de nos liens de travail, une amitié s’est développée entre nous. On s’était dit qu’un jour, on ferait un projet ensemble. Monic a fait son film, moi, j’ai fait des séries. Un jour, nous sommes allés manger, et on s’est dit: «OK, on le fait... mais sur quoi?» Rapidement, on est tombés d’accord sur le thème de la santé mentale. C’est un sujet vaste, alors on a décidé d’explorer chacun de notre côté pour trouver un angle. Finalement, nos réflexions nous ont menés à la même conclusion: il fallait mettre l’accent sur les proches. Ils affrontent non seulement des défis personnels, mais aussi les obstacles liés au système de santé, à l’accès à la médecine et à ses règlements. Nous voulions aussi les suivre pendant une certaine période de temps. On s’est donc réparti les journées de tournage et on a présenté le projet à un diffuseur.
À la suite du tournage de cette série documentaire, qu’avez-vous appris?
Je ne sais pas si ça m’a appris ou confirmé certaines choses. Autant, dans certains cas, il y a beaucoup de souffrance et de détresse, autant, en parallèle, j’ai été bouleversé par la force et la résilience de certaines personnes. Je pense, par exemple, à une dame de 73 ans qui s’occupe de son fils depuis plus de 20 ans. Malgré toutes les difficultés, elle conserve une énergie incroyable et une attitude positive. De l’autre côté, j’ai aussi été confronté à la réalité de la rue, notamment dans des quartiers comme Ville-Marie et Hochelaga, qui sont comme une microsociété. Certaines personnes y vivent depuis des années et n’ont pas l’intention d’en partir, pour toutes sortes de raisons. Évidemment, cela soulève de nombreux enjeux, surtout en matière de santé.
En tournant ce documentaire sur la santé mentale, avez-vous découvert que les enjeux dépassaient largement ce que vous aviez imaginé au départ?
Les gens ont une force incroyable. C’est loin d’être facile. Les tensions dans les couples, par exemple, sont constantes: l’un veut partir, l’autre doit toujours rester présent... Et dans le cas de Marc (l’une des familles de proches aidants suivies dans le documentaire), sa sœur a aussi sa propre vie à gérer.
Y a-t-il une possibilité de deuxième saison?
Je ne sais pas. Nous sommes encore en tournage. Une partie de la décision nous appartient, mais tout dépend aussi de l’intérêt du diffuseur. Le sujet, lui, est inépuisable.
Vous avez partagé la tâche avec Monic Néron. Comment avez-vous divisé le travail?
Souvent, c’était une question de disponibilité. J’étais libre pour suivre telle famille, Monic l'était pour une autre. Parfois, elle avait un contact à la cour, donc c’était logique qu’elle s’en charge. On s’est réparti les choses de cette façon, assez naturellement.
Un autre projet qui occupe beaucoup de votre temps est votre revue de presse quotidienne. Quel plaisir en retirez-vous?
J’adore ça! C’est toujours une gymnastique intellectuelle intéressante. Je dois lire les quotidiens — ce que j’aurais fait de toute façon. Ça, c’est un premier plaisir. Ensuite, ça me garde très branché sur l’actualité, que j’adore. Chaque jour, c’est un défi: comment je fais les liens, comment je présente les choses, comment je les positionne. Mais c’est la seule activité quotidienne que j’accepte de faire. On m’a déjà proposé d’autres projets, mais je n’avais pas envie de faire de la télé au quotidien. J’aime faire des séries comme Je suis là: les proches aidants en santé mentale, ou encore des balados, par exemple avec ce premier projet de cold case en true crime, autour d’un meurtre non résolu (celui de François Girard, dont le meurtre inexpliqué est survenu le 15 décembre 2015).
Vous choisissez les projets qui vous stimulent?
Oui. J’ai besoin de choisir ce qui me tente vraiment. Ce n’est pas une question de travailler avec un grand diffuseur ou non, mais plutôt d’aller vers un sujet qui me rejoint. Chaque fois que j’ai fait un documentaire, il fallait que le thème m’allume suffisamment, parce que c’est un travail de longue haleine. Par exemple, Les voleurs d’enfance m’a pris un an et demi.
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Ça fait un peu plus d’un an que la radio est terminée pour vous. Est-ce que ça vous manque?
Je m’ennuie de l’équipe, c’est certain. Et parfois, quand j’entends certains décideurs, je me dis que je ne détesterais pas reprendre du service. Mais ça disparaît vite. Ce que je trouvais difficile, c’était les longues journées: de 4 h du matin à 5 ou 6 h le soir. Ça devenait lourd et m’empêchait de faire autre chose. La radio en soi ne me manque pas ni la routine quotidienne. J’ai ma revue de presse sur laquelle je travaille chaque jour.
Finalement, comment avez-vous profité de l’été?
Contrairement à l’époque de la radio, où je devais planifier des vacances fixes, j’ai plus de liberté maintenant. À la fin du mois de mai, je suis allé en Espagne, et je pars bientôt deux semaines en Italie. L’an dernier, j’étais en Australie. J’en profite pour voyager, mais plutôt hors saison.
Y a-t-il des pays que vous souhaitez visiter absolument?
J’ai déjà fait l’Australie, mais je n’ai jamais mis les pieds en Asie: le Japon ou la Corée du Sud me tenteraient beaucoup. J’ai aussi visité les pays nordiques, et j’y retournerais probablement.