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L'article provient de TVA Sports
Sports

Passons aux choses sérieuses

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Photo portrait de Louis Jean

Louis Jean

2020-12-02T21:25:29Z
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Alors que la Ligue nationale de hockey et l’Association des joueurs font du surplace dans leurs négociations pour le retour au jeu, voilà qu’apparaissent les «Spin doctors» pour défendre les positions des deux parties. 

D’un côté, il y a les propriétaires. L’été dernier, ils ont conclu une entente avec les joueurs assurant une paix syndicale pour six ans. Quelques mois plus tard, ils reviennent à la charge, puisque plusieurs d’entre eux ont vu leurs entreprises souffrir en raison de la COVID-19. Ils demandent de l’aide pour alléger le fardeau financier dans une période où les revenus sont presque inexistants. On peut comprendre leur réalité.  

De l’autre côté, il y a les joueurs. Ils ont fait des concessions importantes lors des dernières négociations et ne sont pas très intéressés à en faire davantage. L’harmonie et le lien de confiance qui existait entre la ligue et ses joueurs, il y a quelques mois, fait maintenant place à de la méfiance et de la frustration. 

Alors, où en sommes-nous? La saison est-elle véritablement en péril, comme certains le laissent croire? 

D’abord, dans une entrevue accordée au Sports Business Journal mercredi, le commissaire Gary Bettman a dit «nous avons été sans équivoque avec les joueurs : nous n’essayons pas de renégocier» . 

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Si c’est le cas, ce n’est clairement pas le message que reçoivent les joueurs, actuellement. 

La réponse est compliquée. Quel est le levier de la LNH? C’est simple. Annuler la saison 2020-21 sous prétexte de «force majeure». Toutefois, comme l’agent de joueurs Allan Walsh l’a détaillé dans une série de tweets, mardi, est-ce que cet argument serait bien reçu en Cour, étant donné que l’entente a été négociée en pleine pandémie?

Quel est le levier des joueurs? Ils ont une convention collective qui a été entérinée. Techniquement, ils peuvent se rabattre sur celle-ci et dormir sur leurs deux oreilles. Mais la réalité est tout autre : la perception publique est qu’ils devraient aider les propriétaires dans des circonstances extrêmes. 

En même temps, mettez-vous à la place des joueurs. Que penseriez-vous si c’était le contraire qui se produisait actuellement? Si, quatre mois après signé un nouveau contrat de travail, les joueurs demandaient de retourner à la table de négociations, ou de changer certaines clauses, qu’est-ce qu’on dirait? Pas certain que les propriétaires seraient très réceptifs. 

Une chose qui me saute aux yeux, c’est le jeu de coulisses qui se produit actuellement. Il y a beaucoup de désinformation. Certains propriétaires ne voient pas l’intérêt de jouer sans partisans dans les estrades, parce que cela signifie qu’ils n’ont aucune chance de faire leurs frais. Alors pour eux, le message est clair. S’ils s’exposent à encaisser des pertes importantes, les joueurs devraient aussi redonner davantage. D’où la problématique. 

Les joueurs semblent résolus de ne pas plier, à moins d’obtenir quelque chose en retour. 

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Là où les deux parties s’entendent, c’est qu’il doit y avoir une saison. À part les quelques cinq ou six clubs qui semblent n’y voir aucun avantage, tout le monde est conscient que de donner le marché aux autres sports professionnels pourrait laisser des traces et faire reculer la «business» pour des années à venir. 

«La ligue veut jouer, m’a expliqué un intervenant bien au fait du dossier. Elle essaie d’établir les "line of credit" avec les équipes, quelle est la meilleure façon de procéder avec la saison écourtée tout en ayant en tête la négociation de la nouvelle entente de télédiffusion américaine.» 

Pour compliquer les choses, il y a une recrudescence cas de COVID un peu partout dans le monde, ce qui va assurément retarder le début de saison anticipé. 

Mais d’abord et avant tout, il faut que le lien de confiance revienne entre la ligue et ses joueurs pour jeter les bases d’un retour au jeu. Sans cela, pas de date de retour, pas de date de camps d’entrainement, pas de nouvelles divisions, pas de hockey. 

Alors, cessons le jeu du «spin» pour favoriser l'opinion publique. Cessons de brandir la menace d’annuler la saison et passons aux choses sérieuses.

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