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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Pas touche au financement public des écoles religieuses: Legault défend l’héritage catholique

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2024-10-24T15:44:26Z
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François Legault défend le financement public des écoles privées religieuses, dont plusieurs sont d’héritage catholique.

Le gouvernement caquiste refuse net de couper les subventions à la cinquantaine d’établissements qui reçoivent chaque année environ 160 millions $ de l’État. La CAQ a d’ailleurs battu, jeudi à l’Assemblée nationale, une motion du Parti Québécois qui réclamait entre autres la fin de leur financement public, dans la foulée des dérives religieuses à l’école Bedford.

Le premier ministre n’a rien contre les écoles privées catholiques créées jadis «par des membres du clergé». «Selon nous, il n’y en a pas de problème avec ces écoles-là!», a-t-il tonné.

François Legault accuse les partis d’opposition de vouloir ainsi couper les vivres à des établissements comme les collèges Brébeuf ou Notre-Dame à Montréal, ou les collèges Jésus-Marie ou François-de-Laval à Québec. Il estime cependant que le régime pédagogique doit être respecté.

«Les écoles privées religieuses sont financées à 60% par le gouvernement, ça veut dire que le 40% qui vient du privé, on le perdrait demain matin, donc il n’y en aurait pas d’économies!», a insisté le premier ministre.

Front commun de l’opposition

Péquistes, libéraux et solidaires font désormais front commun pour définancer les écoles confessionnelles au nom de la laïcité des établissements scolaires. C’est un changement de cap et une toute nouvelle position pour le Parti libéral du Québec, poussé dans cette direction par la députée Marwah Rizqy.

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«Le PLQ a 157 ans et a toujours été un parti de son temps. Et on considère qu’on est rendus là en 2024», a soutenu le chef intérimaire Marc Tanguay. Il reconnaît néanmoins que cette nouvelle position a généré des discussions au sein du caucus.

Les partis d’opposition accusent François Legault de créer la confusion en faisant référence à des écoles comme le Collège Brébeuf, qui sont laïques depuis bon nombre d’années déjà.

Brandissant le rapport de la Commission consultative de l’enseignement privé, Gabriel Nadeau-Dubois a soutenu que le fameux cours Culture et citoyenneté québécoise (CCQ), si cher au gouvernement de la CAQ et qui a remplacé le cours d’Éthique et culture religieuse (ECR), n’était pas donné dans certaines de ces écoles, comme à l’école secondaire catholique Loyola. Cet établissement s’est rendu jusqu’en Cour suprême pour être exempté de l’obligation d’offrir le cours d’ECR.

En début d’année, Québec a renouvelé le permis de l’école juive Belz d’Outremont, même si elle n’applique pas entièrement le programme éducatif québécois. L’établissement a donc encore droit à ses subventions publiques.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a promis de «vérifier» si toutes les écoles du Québec respectaient le régime pédagogique, comme elles se doivent de le faire. «Nous allons faire des vérifications pour s’assurer qu’ils enseignent le cours CCQ et s’ils ne l’enseignent pas, ils devront l’enseigner», a-t-il ajouté.

Ce qu’ils ont dit:

«Tant qu’on continue à subventionner les écoles privées religieuses, la déconfessionnalisation de l’école québécoise est inachevée. Le ministre de l’Éducation, qui a écrit la loi n° 118 il y a 25 ans, est ici avec nous aujourd’hui. Il est maintenant premier ministre du Québec» - Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

«Dans un Québec qui a fait beaucoup de débats sur la laïcité, qui a adopté une loi sur la laïcité, maintenant ça prend des gestes de cohérence pour compléter» - Le député péquiste Pascal Bérubé

«Toutes les écoles du Québec, qu’elles soient publiques, privées subventionnées ou privées non subventionnées, doivent enseigner le contenu du régime pédagogique et ça inclut le cours de Culture et citoyenneté québécoise» - Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

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