Pas de remaniement ministériel à court terme: Legault s’accroche à un troisième mandat, que les Québécois l’appuient ou non
«La CAQ, c’est bien plus que moi», a néanmoins soutenu le premier ministre, qui croit qu’il y a de bons candidats à sa succession au sein de son gouvernement

Geneviève Lajoie
Que les Québécois l’appuient ou non, François Legault s’accroche et veut rester à la tête de la CAQ pour un troisième mandat «majoritaire». Il n’est même pas question d’amener un vent de fraîcheur au gouvernement à court terme en remaniant son équipe de ministres.
«Je vais être candidat aux élections de 2026, et il n’y a aucune condition [pour rester]», a-t-il martelé vendredi, à l’occasion du bilan de son gouvernement, livré avant la fermeture des portes du Parlement.
Le premier ministre est d’ailleurs convaincu que ses troupes sont prêtes à «se battre» à ses côtés pour gagner à nouveau la bataille politique et le pouvoir. Il assure avoir «senti un fort appui» de ses ouailles encore récemment, durant les réunions de caucus.
Pourtant, le député Daniel Bernard a osé sortir publiquement il y a une dizaine de jours pour critiquer ouvertement son gouvernement quant au manque d’investissement dans sa région de l’Abitibi-Témiscamingue. Une rare note discordante chez les caquistes, qui montrent généralement un front uni depuis leur arrivée au pouvoir, en 2018.
Mais les membres du gouvernement ne sont pas insensibles aux sondages. Dans la plus récente enquête d’opinion menée par la firme Léger, la CAQ était reléguée au troisième rang. Plus de 80% de ses députés pourraient même perdre leur siège aux élections de 2026, selon le site de projections Qc125. En coulisses, plusieurs admettent leur inquiétude et commencent à douter de François Legault.

«La CAQ, c’est bien plus que moi»
Mais le premier ministre se «sent une responsabilité» de rester en politique pour veiller sur l’économie du Québec, alors que Donald Trump multiplie les tarifs sur nos produits. Il dit ne pas craindre que le parti qu’il a fondé ne lui survive pas, s’il décide de quitter le navire.
«La CAQ, c’est bien plus que moi, a-t-il insisté, donnant l’exemple des deux ministres qui l’accompagnaient, Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette. La CAQ, c’est l’économie, la bonne gestion, mais c’est aussi de défendre notre identité à l’intérieur du Canada.» Selon lui, il y a de bons candidats à sa succession au sein de son gouvernement.
François Legault aimerait laisser un Québec plus riche aux prochaines générations, où le français et les «valeurs» québécoises sont protégés. «Est-ce que les gens voient [les résultats]? Je l’espère. Mais en même temps, ce qui est important pour moi, c’est les résultats.»
C’est un secret de Polichinelle que le premier ministre n’aime pas faire des changements au sein de son cabinet des ministres. Surtout qu’après sept ans au pouvoir, les déçus n’ayant pas accédé au Saint des saints sont nombreux.
Plusieurs s’attendaient tout de même à un rebrassage de cartes avant l’été, en guise de renouveau. François Legault a toutefois fermé la porte à cette option, à court terme. «Pas de plan de remaniement!» a-t-il lancé aux journalistes.
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