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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Pas de pluie depuis près d’un mois: des producteurs maraîchers craignent pour leurs récoltes

L’irrigation constante des terres pour combler le manque d’eau fait exploser les coûts de production

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-08-12T04:00:00Z
2025-08-12T09:30:16Z
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La sécheresse intense fait suer des agriculteurs du sud du Québec qui doivent dépenser une petite fortune pour irriguer leurs champs et craignent pour les récoltes de plusieurs légumes comme les oignons, les laitues et les courges.

«Je n’avais jamais vu dans ma carrière si peu d’eau durant l’été», s’étonne Éric Van Widen, copropriétaire de la ferme maraîchère Delfland, à Napierville, en Montérégie.

L’agriculteur Éric Van Winden, président de Delfland. La taille des oignons de plusieurs producteurs sera affectée par la sécheresse actuelle.
L’agriculteur Éric Van Winden, président de Delfland. La taille des oignons de plusieurs producteurs sera affectée par la sécheresse actuelle. Photo Martin Chevalier

Sa région ainsi que celle de Lanaudière sont celles où les agriculteurs sont les plus touchés par la météo des dernières semaines, marquée par une absence quasi totale de pluie combinée à des températures élevées, selon ce qu’a recensé le directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec, Patrice Léger Bourgoin.

Michèle Fleury, météorologue pour Environnement Canada, indique que la dernière pluie importante dans le sud-ouest du Québec remonte au 17 juillet dernier, soit il y a près de quatre semaines.

«C’est loin d’être joli pour les cultures. Les prochains jours, ça va être de l’angoisse», soutient-il, en parlant de la nouvelle vague de chaleur qui frappe tout le sud de la province jusqu’à mercredi, avec des températures ressenties allant jusqu’à 40.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Explosion des coûts

Catherine Lefebvre, présidente des entreprises Maraîchers L&L et Transplant C.L., en Montérégie, doit irriguer sans cesse ses terres pour que ses légumes survivent à la sécheresse, ce qui fait en sorte que ses coûts de production n’ont jamais été aussi importants que cette année.

«Il faudrait que j’irrigue aux trois ou quatre jours tellement il fait chaud et qu’il n’y a plus d’eau dans le sol, mais je réussis à le faire aux huit à dix jours [ce qui est déjà quatre fois plus que d’habitude]. C’est du gaz, c’est du temps pour installer et enlever le système», mentionne-t-elle, précisant qu’il est trop tôt pour estimer la hausse des coûts.

À la ferme Delfland, l’explosion des coûts d’irrigation est aussi une réalité. Mais pour certaines récoltes, surtout les laitues, cela ne fait pas de miracle.

«Dans une semaine, les dégâts vont commencer à se répertorier. La laitue, c’est plus une plante de températures froides et avec les nuits chaudes, elle n’a pas le temps de se refroidir. Les racines ne réussissent pas à fournir les feuilles en eau», explique M. Van Widen.

Catherine Lefebvre s’inquiète beaucoup pour ses courges dont les récoltes doivent débuter à la fin de l’été.

«Je ne sais pas s’il va sortir quelque chose. Quand elles ont chaud, elles ont vraiment chaud», souligne-t-elle.

Cette courge qui était en train de pousser sur une terre de Catherine Lefebvre est atteinte d’une maladie qui est accélérée par la chaleur.
Cette courge qui était en train de pousser sur une terre de Catherine Lefebvre est atteinte d’une maladie qui est accélérée par la chaleur. Photo Martin Chevalier
Légumes trop petits

Quant aux oignons et aux carottes, les producteurs pourraient se retrouver avec des légumes de plus petite taille qui pourraient être déclassés.

«Ça ne va pas répondre au standard des grossistes ou des détaillants d’alimentation et les producteurs vont devoir négocier», explique M. Léger Bourgoin

Les agriculteurs croisent les doigts pour que les 5mm de pluie prévus pour la journée de mercredi, qui marquera d’ailleurs la fin de la vague de chaleur, tombent bel et bien sur leurs terres.

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