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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Pas de lune de miel pour Mark Carney

Rien de plus risqué que d’avoir promis la lune aux Canadiens

Photo AFP
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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2025-05-26T04:00:00Z
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Steven Guilbeault a affiché son militantisme écologique contre les pipelines. François-Philippe Champagne s’est plongé dans un imbroglio sur l’absence de budget fédéral. Le ministre du Logement a affiché une candeur malaisante sur le prix des maisons.

Les débuts du mandat Carney ont été laborieux.

Et pourtant, dimanche, devant ses députés, le premier ministre a clamé qu’ils sont prêts!

Tant mieux, car une chose est claire. Traînant malgré lui les 9 ans de gouvernement Trudeau, il n’aura pas le luxe d’une lune de miel.

Attentes démesurées?

Jean Chrétien maîtrisait l’art de cultiver des attentes bien basses, pour offrir des résultats qui les dépassent.

Mark Carney a fait tout le contraire. Il a promis la lune aux Canadiens.

Dimanche encore, il est revenu à la charge.

«Donner aux Canadiens le Canada qu’ils méritent.»

«Faire du Canada l’économie la plus forte du G7.»

«Nous allons devoir faire des choses que l’on croyait auparavant impossibles, à des vitesses inédites depuis des générations.»

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

La barre peut difficilement être plus haute.

À cette promesse, 8 595 488 Canadiens y ont cru. Ils ont offert au PLC la plus importante part du vote populaire depuis un demi-siècle, son plus gros caucus du Québec depuis 45 ans.

Voilà pour les grands espoirs!

Réalité

Mark Carney a promis d’agir à la vitesse grand V.

C’est une chose d’y arriver pour la baisse d’impôts et l’abolition de la TPS sur les constructions neuves. C’en est une autre pour créer un consensus national autour de grands projets comme un pipeline, des mines ou les compromis inhérents à une entente avec les États-Unis.

Car le Parlement n’est pas une entreprise. La fédération n’est pas une multinationale. Le premier ministre n’est pas un PDG.

«Le Canada a ce dont le monde a besoin et nous défendons les valeurs que le monde respecte», plaide Mark Carney.

Il lui reste à en faire la preuve.

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