Pas de gants blancs pour Rick Tocchet, l’entraîneur des Canucks: «Cinq ou six de nos joueurs devront se réveiller»

EDMONTON | Rick Tocchet n’était pas reconnu pour garder ses mains dans ses poches lorsqu’il défendait les couleurs des Penguins et des Flyers. Trente ans plus tard, c’est sa langue qu’il n’a pas dans sa poche.

L’entraîneur-chef des Canucks n’est pas passé par quatre chemins pour afficher son insatisfaction au terme du quatrième match de la série contre les Oilers. Une confrontation désormais égale à deux victoires de chaque côté.

«Il y a cinq ou six de nos joueurs qui devront se réveiller. Il y en a qui n’ont pas encore réalisé qu’on était en séries éliminatoires. On ne peut pas jouer avec seulement 12 joueurs.»

L’entraîneur-chef de 60 ans n’a nommé personne en particulier, mais on peut penser qu’Elias Pettersson, Ilya Mikheyev et Pius Suter se trouvent au sommet de sa liste.

Auteur de 34 buts et 55 passes en saison régulière, Pettersson a été limité à un seul but et trois mentions d’assistance en 10 matchs depuis le début des séries. C’était dans le deuxième match contre les Oilers.

Jusqu’ici, c’est d’ailleurs son seul point de la série. Il n’a décoché aucun tir lors du troisième match et a été limité à deux, mardi soir. On parle tout de même d’un attaquant qui passe près de 19 minutes par match sur la surface de jeu.

«Je sais que je peux être meilleur, a admis Pettersson, au lendemain de ce revers. Je veux être celui qui fait la différence, mais ça ne va pas de la façon dont je le voudrais.»

Trop de passagers

La contribution de Suter est également timide (deux buts et une passe). Quant à Mikheyev, il est toujours en quête d’un premier point depuis le début de la grande danse du printemps.

«Aller chercher la rondelle, c’est une question de volonté, ce n’est pas une question de stratégie. Tu ne peux pas gagner avec cinq ou six passagers. Ou peut-être même sept», a martelé Tocchet.

«Oui, on a fait preuve de résilience et on a créé l’égalité. Mais, à la fin, on leur a donné une passe gratuite», a-t-il également mentionné.

Tocchet en voulait à ses troupiers d’avoir opté pour le rôle de spectateurs pendant que Leon Draisaitl attendait, depuis derrière le filet, que la ligne de passe se libère en direction d’Evan Bouchard. Quelques secondes auparavant, Filip Hronek avait tenté de s’interposer auprès d’Evander Kane, mais ça manquait un peu de conviction.

Tocchet sait de quoi il parle. Avec les Penguins, il a gagné la coupe Stanley à une occasion en tant que joueur et à deux autres reprises dans le rôle d’entraîneur adjoint.

Cette année, il a été au cœur de la relance des Canucks. Pas surprenant qu’il soit l’un des trois finalistes pour l’obtention du trophée Jack-Adams, remis à l’entraîneur-chef de l’année.

Pickard a saisi sa chance

De son côté, Kris Knoblauch s’est envolé pour Vancouver pas mal fier de son coup. Le pari qu’il a tenu en envoyant Calvin Pickard dans la mêlée a été payant. Le gardien de 32 ans a remporté le tout premier départ de sa carrière en séries éliminatoires.

«Je ne sais pas si je le réalise encore, a déclaré le gardien dans les minutes suivant cette victoire. J’ai fait mes débuts dans la LNH il y a dix ans. Avant ce soir, je n’avais pratiquement jamais joué en séries, peu importe le niveau chez les pros.»

En fait, son expérience se limitait à quatre matchs et une période.

Dix ans, dix équipes, donc. Les roulettes de sa valise doivent commencer à être usées. Cela dit, rien n’est encore gagné pour celui qui fut élu comme deuxième étoile de la rencontre.

Knoblauch ne sait toujours pas s’il va lui redonner le filet ou s’il va recommencer à faire confiance à Stuart Skinner.

«Je suis simplement heureux de vivre cette occasion aujourd’hui. Je souhaite maintenant surfer sur cette vague le plus longtemps possible», a déclaré Pickard.

Est-ce que Knoblauch est de l’école qui dit qu’on ne change pas une formule gagnante? On le saura bientôt.