Pas de funérailles nationales pour l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu: ses filles se désolent que le Québec oublie «un artiste immense» dans une lettre ouverte aux médias


Sarah-Émilie Nault
Mélanie et Julie Beaulieu, les filles de l’écrivain et dramaturge Victor-Lévy Beaulieu, se désolent que des funérailles nationales ne soient pas octroyées à leur célèbre père, décédé dans la nuit de dimanche dernier, à l’âge de 79 ans.
Dans une communication écrite avec Le Journal, le cabinet du premier ministre a qualifié Victor-Levy Beaulieu de «figure marquante de la culture et de la littérature québécoise qui laissera assurément une trace profonde et indélébile dans notre paysage culturel».
Toutefois, après réflexion, il a été décidé de ne pas tenir de funérailles nationales pour souligner la mort du grand écrivain. On a plutôt proposé à la famille que le drapeau du Québec soit mis en berne sur la tour centrale de l’Assemblée nationale le jour des funérailles, la présence d’un représentant du gouvernement, ainsi qu’un appui du Protocole pour accompagner la famille de l’écrivain, «si tel est [son] souhait».
Déception
En guise de réponse, les filles de l’auteur d’une trentaine de romans et d’une vingtaine d’essais ont exprimé leur déception dans une lettre ouverte envoyée aux médias jeudi.
«À une autre époque, nous n’aurions pas eu besoin de parler de “funérailles nationales” dans une lettre ouverte. Pour une figure aussi centrale de la culture d’une nation, cela irait de soi. Chacun aurait eu conséquemment la chance de pouvoir lui dire un dernier adieu», écrivent celles qui décrivent leur père, fier résident de Trois-Pistoles, comme «un grand écrivain et un artiste immense».
«Son œuvre est grandiose, colossale. Pour quiconque connaît la littérature d’ici, Victor-Lévy Beaulieu était partout: romans, essais, journaux, poésie, théâtre, télévision. Victor-Lévy Beaulieu n’aura pas de l’État cette reconnaissance qui va pourtant de soi», expliquent-elles.

Hommages
Mélanie et Julie Beaulieu soulignent que les hommages envers leur père «sont rendus en cascade» et «continuent d’affluer» depuis l’annonce de sa mort, lundi dernier.
Elles estiment que l’écrivain, qui a fondé VLB éditeur en 1976 et dont plusieurs œuvres ont été portées à l’écran (Race de monde, L’héritage, Montréal P.Q. et Bouscotte), aurait mérité des funérailles nationales, qui sont «une célébration, une consécration pour honorer une personnalité publique qui a marqué culturellement son pays, tant par ses engagements et ses accomplissements».
Un événement commémoratif est prévu le 2 septembre, jour de l’anniversaire de Victor-Lévy Beaulieu, dans sa résidence à Trois-Pistoles, a rapporté Radio-Canada.