«Pas de diplôme, pas de micro»: la nouvelle loi chinoise qui redéfinit le droit de parole des influenceurs
Rosalie Simard
Le Cyberspace Administration of China (CAC) vient de mettre en œuvre un règlement majeur: tout créateur de contenu qui souhaite s’exprimer sur des sujets professionnels ou «sensibles», comme la médecine, le droit, l’éducation ou la finance, doit désormais prouver qu’il possède une qualification officielle dans le domaine.
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Il faudra donc, en Chine pour le moment, ne se fier qu’aux comptes dont les connaissances sont soutenues par des études. Un grand virage pour l’éducation numérique.
Désormais, les grandes plateformes chinoises comme Douyin (la version chinoise de TikTok), Bilibili et Weibo sont tenues de vérifier les qualifications des gens qui se lancent dans divers sujets. Les influenceurs et les plateformes ont le devoir maintenant d’indiquer clairement quand un contenu est généré ou modifié par IA, et de mentionner les sources s’il s’agit de conseils ou d’informations à portée professionnelle.
Parallèlement, la promotion en ligne de certains types de produits, notamment les services médicaux, compléments alimentaires et «aliments miracles» se voit également restreinte.
Officiellement, la mesure est justifiée par la lutte contre la désinformation et la protection du public face à des conseils non-qualifiés pouvant avoir des conséquences réelles (médicales, financières, éducatives). La loi chinoise pourrait créer un précédent puisque les discussions sur ce qui est divulgué en ligne sont particulièrement d’actualité.
Au-delà des intentions affichées, cette initiative s’inscrit dans une logique plus large de contrôle du discours numérique et de sérieux accru dans les contenus en ligne. Certains observateurs la voient comme un tournant majeur de la «culture influenceur» en Chine : l’ère où le charisme seul suffit pourrait bien être révolue.
Il faudra donc, en Chine pour le moment, ne se fier qu’aux comptes dont les connaissances sont soutenues par des études. Un grand virage pour l'éducation numérique.