Pas de demi-mesures pour Poutine

Luc Laliberté
Ce n’était qu’une question de temps. La rhétorique récente du président russe ne laissait planer aucun doute sur ses intentions et son argumentaire, pour ubuesque qu’il soit, indiquait qu’il ne se contenterait pas d’une « mission de paix » pour stabiliser les deux républiques autoproclamées.
Là où il étonne, c’est par l’étendue et la localisation de ses premières attaques. Nous sommes nombreux à avoir cru qu’il procéderait par étapes, se contentant d’abord d’annexer et de contrôler le Donbass.
Vladimir Poutine souhaite conserver ce territoire peuplé de nombreux partisans prorusses, mais en visant d’autres régions, particulièrement de grandes villes, il accélère la cadence. On lui prête l’intention de décapiter le régime en place.
Plus agressif que prévu, le meneur de jeu russe intimide les dirigeants ukrainiens tout en s’assurant de secouer le reste de la planète.
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Comment réagira-t-on ?
Même s’il lui sera difficile de s’emparer de l’Ukraine et d’assurer le contrôle du pays, Vladimir Poutine force l’Union européenne, l’OTAN et les grandes puissances à réagir promptement.
L’annonce de nouvelles sanctions encore plus sévères n’a pas tardé, mais elles ne suffisent pas à rassurer le président ukrainien ou les pays membres de l’OTAN situés à la périphérie du théâtre des opérations.
Pour ceux et celles qui espéraient encore une sortie de crise diplomatique, la journée de jeudi a été une véritable douche froide.
En termes de poker, on dirait bien que Vladimir Poutine a décidé d’y aller « all-in ». La guerre a débuté, reste à savoir jusqu’où elle va s’étendre.