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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Pas de bilinguisme obligatoire pour les PDG des sociétés à charte fédérale

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Raphaël Pirro

2023-02-15T17:30:46Z
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Les libéraux et les conservateurs refusent d’imposer la maîtrise du français comme critère de sélection pour les dirigeants des entreprises sous juridiction fédérale assujetties à la Loi sur les langues officielles, comme Air Canada. 

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Les membres de l’explosif comité des langues officielles se sont penchés sur la question, mardi, mais ont décidé que d’imposer le bilinguisme de telle manière allait trop loin en ratissant trop large.

Dans les mots du conservateur Joël Godin, la motion du Bloc Québécois «noie le poisson», car elle inclut non seulement les dirigeants de Air Canada et de VIA Rail, mais aussi ceux des aéroports et sociétés portuaires ailleurs au pays, du Yukon à l’Île-du-Prince-Édouard.

Trouvant «absurde» une telle proposition, le député de Mont-Royal, Anthony Housefather, pourrait voter contre son propre gouvernement si le projet de loi incluait quelconque mention à la Charte de la langue française du Québec.

«Je crois qu’on devrait trouver un meilleur projet de loi. Jusqu’à maintenant, je ne suis pas certain de ce qui va se faire, je n’ai pas la version finale», a-t-il déclaré aux journalistes mercredi matin, se disant au passage «très perturbé» par des propositions bloquistes et conservatrices qui «vont nuire aux droits des Anglo-Québécois», selon lui.

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Marc Garneau se défend

Accusé de part et d’autre de ne pas soutenir le projet de loi de son gouvernement pour protéger le français, le député québécois de Westmount, Marc Garneau, y est allé d’une longue mise au point sur sa page Facebook en pleine nuit mercredi.

Comme ses collègues Housefather et Emmanuella Lambropoulos, M. Garneau critique vivement la mention de la Charte de la langue française dans la nouvelle mouture de la Loi sur les langues officielles.

«Il est légitime de demander pourquoi j’ai critiqué la loi de mon propre gouvernement sur l’inclusion de la charte québécoise de la langue française. Ce n’est pas quelque chose que je fais à la légère, mais ici, l’inclusion dans C-13 de la charte me préoccupe énormément parce qu’elle pourrait mener à des chicanes constitutionnelles sur l’interprétation de C-13», a expliqué le député.

Piqué au vif par le chroniqueur de La Presse Paul Journet, qui l’a accusé de «se battre contre la protection du français» dans un texte publié la semaine dernière, M. Garneau assure que la protection des droits de la minorité anglophone «n’est aucunement incompatible avec la protection du français au Québec ou ailleurs».

«La présence d’une majorité anglophone au Canada et en Amérique du Nord n’a jamais été en question, mais on parle ici du Québec. Soyons clair [sic]. Un anglophone au Québec, vit au Québec, travaille au Québec, envoie ses enfants à l’école au Québec, obtient ses services au Québec et est soumis aux lois du Québec. Il a bien beau être dans un pays majoritairement anglophone, sa vie est au Québec. Sa réalité est au Québec. Au Québec, il fait partie d’une minorité», a exprimé l’ancien astronaute sur Facebook.

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