Martha Stewart: pas d’âge pour être sexy


Louis-Antoine Lemire
Le fait de voir Martha Stewart, âgée de 81 ans, prendre des poses sexy sur les réseaux sociaux est à la fois surprenant et surtout une belle preuve de réappropriation de son corps, estime la sexologue Mariane Gilbert.
En entrevue mercredi à QUB radio, la directrice administrative de l’organisme «Les 3 sex» a affirmé que certains individus ont encore l’idée que la sexualité est synonyme de jeunesse.
Selon elle, la population est de plus en plus habituée à voir une représentation différente.
«On sort de certains carcans. De voir quelqu’un comme elle poser de façon suggestive, c’est intéressant et important pour beaucoup de personnes», a-t-elle mentionné au micro de Richard Martineau.
Cette dernière a réfuté l’argument que certains citoyens âgés de 70 ans plus refusent de vieillir et s’accrochent à leur jeunesse. Bien au contraire, elle qualifie de magnifique la situation.
«Il faut déconstruire cette idée. C’est avoir du pouvoir sur son corps et être capable d’en faire ce que l’on veut. Si la sexualité est importante pour quelqu’un à 30-40 ans, ça ne doit pas changer avec le vieillissement. De voir des femmes s’assumer, c’est magnifique.»
Selon elle, Martha Stewart envoie un excellent message, car c’est important d’avoir du pouvoir sur soi, son corps et par extension sur sa sexualité.
Mariane Gilbert a constaté qu’il y a deux gros stéréotypes à propos de la sexualité des femmes âgées.
«D’une part, on dit qu’elles sont frigides. De l’autre côté, ce sont des prédatrices. Ces stéréotypes sont néfastes à mon sens. Si on parle du pouvoir de sa sexualité, c’est intéressant et nous nous dirigeons vers une normalisation de la sexualité des personnes âgées.»
Cela dit, Mme Gilbert ne se met pas la tête dans le sable et elle convient que les corps changent avec l’âge. Toutefois, la sexualité peut changer et elle peut se diriger vers la tendresse.
«Il y a des gens qui vont demeurer très actifs tandis que d’autres perdront de l’intérêt et pas nécessairement à cause du peu d’attirance.»