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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Pas d'aide de la Ville de Saint-Jérôme pour les 48 propriétaires dans de beaux draps

Les propriétaires de condo aux prises avec des problèmes majeurs reçoivent une douche froide des élus locaux

Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-10-11T19:36:54Z
2022-10-12T04:00:37Z
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Les 48 propriétaires de condo à Saint-Jérôme qui sont aux prises avec des immeubles en décrépitude n’obtiendront que peu d’aide des autorités. C’est du moins ce qu’ils ont compris en rencontrant le maire de la ville, mardi. 

• À lire aussi: 48 propriétaires de condo devront évacuer leurs immeubles mal construits

« Ils ne veulent pas porter l’odieux de mettre 48 personnes à la rue », a commenté Lucie David, mardi midi, à sa sortie d’une rencontre avec le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, ainsi qu’avec le conseiller André Marion et l’ingénieur et directeur général adjoint Daniel Lemieux. 

Mme David est présidente de l’un des trois syndicats de copropriétés des trois immeubles situés aux numéros 600, 620 et 640 de la rue Castonguay.

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Le Journal révélait mardi que deux des trois édifices de 16 logements font l’objet d’un avis de dénonciation de la part d’un architecte. Les travaux sur le plus endommagé des trois sont estimés à 4,2 millions $, soit 262 000 $ par copropriétaire, ce qui est davantage que la valeur marchande des condos. 

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« Ils nous ont répété que ce n’était pas un problème d’ordre municipal et nous ont assuré qu’on pouvait encore habiter là », s’étonne Mme David. 

Pourtant, l’avis de dénonciation fait état d’« enjeux significatifs au plan de la sécurité des occupants, surtout en cas d’incendie ». 

Lucie David est une des résidentes du 600, rue Castonguay à Saint-Jérôme. Elle fait partie des 48 propriétaires de condo qui risquent de se retrouver à la rue en raison de la décrépitude de leur immeuble, construit il y a 30 ans.
Lucie David est une des résidentes du 600, rue Castonguay à Saint-Jérôme. Elle fait partie des 48 propriétaires de condo qui risquent de se retrouver à la rue en raison de la décrépitude de leur immeuble, construit il y a 30 ans. Photo Martin Alarie

Beaucoup d’empathie, peu d’actions 

La Ville a convenu d’envoyer son service incendie inspecter les bâtiments, sans toutefois donner de date. 

Ce qui laisse les 48 propriétaires avec un niveau d’anxiété élevé. 

« Ils pensaient qu’on allait les évacuer immédiatement. Ce n’est pas ça du tout. Si c’est dangereux pour ces personnes-là, il va falloir prendre des mesures », s’est contenté d’affirmer le conseiller André Marion, en entrevue avec Le Journal. 

Il se dit très touché par « tout ça » et affirme que c’est une première pour la Ville.  

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Quant au député local, le caquiste Youri Chassin, il ne veut pas s’avancer. « C’est absolument terrible, nous avons plein d’empathie pour eux, mais la situation relève d’une dispute privée », a-t-il dit.

La Ville ou le député Chassin restent aussi sur leurs gardes quand on aborde la question des autres immeubles construits il y a 30 ans par le consortium responsable de ceux de la rue Castonguay. 

« On continue à suivre le dossier et à essayer de voir comment on peut utiliser ce qu’on a comme information pour d’autres cas dans le futur », dit le député. 

Le conseiller Marion ne sait pas si d’autres bâtiments ont été construits à Saint-Jérôme par le consortium Investissement jérômien. 

« Il faudrait vérifier ça », dit-il.

Direction les taudis

Ce n’est pourtant rien de nouveau et l’empathie n’y changera rien, affirme le secrétaire général et fondateur du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec, l’avocat Yves Joli-Cœur. 

« Ce qui se passe à Saint-Jérôme n’est pas un phénomène unique, ça commence à se généraliser au Québec », affirme-t-il. 

Le contrôle de la qualité dans la construction résidentielle n’est pas obligatoire et ne fait pas l’objet d’une loi, rappelle-t-il, « car nos parlementaires n’ont jamais eu le courage de le faire ».

Il sonne pourtant la sonnette d’alarme depuis longtemps. « Si on parle d’une dizaine de millions de dollars pour réparer à Saint-Jérôme, on parle assurément de quelques centaines de millions de dollars pour l’ensemble du Québec », assure-t-il. 

Pour lui, l’État est imputable et va devoir dégager des fonds à même nos impôts, « sinon on va se ramasser avec des taudis ».

Il s’agit d’un dossier prioritaire qui traîne depuis au moins 30 ans, ajoute l’avocat.

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