Partielle dans Arthabaska: la vraie bataille commence

Les chefs péquiste et conservateur accusent le premier ministre de faire preuve de «cynisme» en déclenchant l’élection partielle dans Arthabaska en pleine période estivale.

Les hostilités étaient déjà lancées depuis plusieurs semaines, mais, cette fois, c’est officiel: l’élection partielle dans la circonscription d’Arthabaska est déclenchée, et les candidats ont jeté les gants.

Le gouvernement Legault a annoncé la tenue de l’élection lors d’une séance exceptionnelle du Conseil des ministres, mardi. Le scrutin aura lieu le 11 août, en plein cœur de l’été.

«Ça fait longtemps qu’on l’attend», a affirmé Éric Duhaime. Le chef conservateur soutient que le premier ministre «veut diminuer la portée de l’élection partielle» en la déclenchant pendant les vacances des Québécois.

«On a l’impression, encore une fois, que François Legault fait passer des intérêts potentiellement partisans avant la démocratie, avant de s’assurer que le taux de participation soit le plus élevé possible», a-t-il ajouté, convaincu de pouvoir mobiliser l’électorat conservateur.

«C’est clair qu’il veut banaliser l’élection d’Arthabaska.»

«Assez cynique»

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, parle d’un geste «assez cynique».

«C’est du caquisme pur jus. C’est cynique», a-t-il lancé. «Est-ce un beau geste pour la démocratie québécoise? On repassera», a-t-il ajouté.

Le temps commençait toutefois à presser pour le premier ministre.

La démission du caquiste Éric Lefebvre, survenue il y a quatre mois, oblige François Legault à agir maintenant s’il veut se libérer de ce fardeau avant la rentrée parlementaire et le remaniement ministériel prévu pour l’automne.

La CAQ devait se faufiler entre les élections fédérales du printemps et les municipales de cet automne.

Selon le candidat de la CAQ, Keven Brasseur, le gouvernement Legault n’avait pas d’autre choix.

«C’était la fenêtre pour offrir à la population un élu», a affirmé M. Brasseur.

«Je crois qu’évidemment, il n’y a jamais de bon moment pour des élections. Mais les gens sont très contents. Je pense que le beau temps amène beaucoup de positivisme également.» 

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

De gros enjeux

Dans cette partielle, tous les partis jouent gros. Le premier ministre pourrait perdre un château fort caquiste à un an des élections générales.

Éric Duhaime, lui, pourrait jouer son avenir à la tête des conservateurs. Ce dernier refuse toutefois d’aborder le sujet.

«J’ai confiance. Si je n’avais pas la conviction profonde que je vais gagner cette élection-là, je ne serais pas ici aujourd’hui», a-t-il déclaré, soulignant qu’une victoire permettrait aux conservateurs de faire leur entrée à l’Assemblée nationale.

En cas de défaite, le Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon pourrait perdre l’élan acquis au cours des derniers mois.

Le PQ présente d’ailleurs le candidat vedette Alex Boissonneault. Une victoire marquerait une troisième partielle de suite remportée depuis les élections de 2022.

La formation souverainiste doublerait ainsi ses effectifs dans l’intervalle du mandat, passant de trois à six élus à l’Assemblée nationale.

Selon son chef, les citoyens d’Arthabaska devront choisir une solution de remplacement à la CAQ.

«Ça va être une lutte à deux», estime d’ailleurs le péquiste Alex Boissonneault. Il soutient que son principal adversaire, Éric Duhaime, ne propose que du «Kool-Aid» aux citoyens de la région.

Une candidate au PLQ

Cette partielle pourrait aussi servir à mesurer l’effet Pablo Rodriguez pour les libéraux, qui n’ont toujours pas de candidat. 

Selon nos informations, le PLQ présentera la directrice générale de la Fondation de l’Ermitage, Chantale Marchand. L’annonce devrait avoir lieu ce vendredi.

À la dernière élection générale, le PLQ avait obtenu 3,8% des voix.