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Partage Club: pourquoi ne pas prêter (ou emprunter) des outils ou n’importe quel objet à son voisin?

Photo courtoisie Partage Club
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2023-06-27T18:09:29Z
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Vous avez besoin d’une perceuse, mais ne voulez pas en acheter une pour quelques utilisations seulement? L’application Partage Club, dont le lancement officiel s’est fait la semaine dernière, vous permet de l’emprunter à un voisin.

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Le principe du Partage Club est simple: vous pouvez prêter ou emprunter des biens aux autres membres de l’application qui résident généralement dans votre quartier. Pour l’heure, on retrouve quelque 1500 items à emprunter et il y a de tout, de la poussette au gaufrier en passant par le banc de scie et la chaloupe. 

Au coût de 60$ par année, l’abonnement se rentabilise souvent en un seul emprunt, estime la présidente et fondatrice du Partage Club, Fauve Doucet, en entrevue à 24 heures.

Partage Club a connu un grand succès depuis son lancement. En effet, le nombre d’abonnés a doublé, passant de 2000 à 4000, en quelques jours seulement. Des municipalités, des organisations et même une université ont également approché l’entreprise pour offrir un abonnement à leurs membres.

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«Pour moi, ce que ça me dit, c’est qu’on est vraiment, vraiment pertinent [...] Des gens nous écrivent pour nous dire qu’ils rêvaient d’une telle application», relate la présidente et fondatrice de l’entreprise.

Favoriser la décroissance

L’objectif de l’entreprise est de réduire la consommation dans une perspective de décroissance soutenable, dont l’une des solutions est la mutualisation. «Nous ce qu’on veut développer, c’est un endroit où plus on emprunte au lieu d’acheter, mieux c’est», résume Fauve Doucet. 

«On vit dans une société où, dès qu’on a besoin de quelque chose, notre réflexe est d’acheter. C’est ce qu’on encourage avec la publicité: la façon d’avoir accès à un bien est de le posséder. On se sent gêné de demander, parce que ce n’est pas valorisé», poursuit celle qui occupait auparavant un poste de directrice dans une importante firme de marketing montréalaise.

Fauve Doucet
Fauve Doucet Photo courtoisie Partage Club

L’idée lui est venue en voyant la quantité astronomique de jouets que ses enfants recevaient à Noël, qu'elle ne savait plus où ranger dans son appartement à Montréal.

Si elle avait d’abord pensé limiter Partage Club aux objets en lien avec les enfants, elle a décidé de l’étendre à l’ensemble de ratisser plus large pour sensibiliser tout le monde à la crise climatique et à l’économie collaborative.

«C’est vraiment pour tout ce qu’on a à la maison qui est sous-utilisé, mais qu’on ne veut pas vendre ou donner parce qu’on les utilise encore. Je me suis dit: on pourrait se les partager», raconte-t-elle.

Tisser des liens de confiance

Un autre but du Partage Club: tisser des liens de confiance. Comment arrive-t-on à faire confiance à une personne? C’est ce que l’entrepreneure a voulu comprendre.

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«On fait confiance à nos amis, à notre famille, à nos collègues, à nos voisins. Pourquoi? Parce qu’on a de fortes chances de les revoir dans le futur. Une personne du quartier, on va la revoir dans la rue, à l’épicerie. On sait que si on lui prête notre tente de camping, on peut aller cogner à sa porte pour qu’elle nous la rende», précise-t-elle.

Pourtant, on connait peu, voire pas du tout, ceux qui habitent le plus près de chez nous. Fauve Doucet affirme avoir consulté une étude qui indique que 40% des Canadiens connaissent entre 0 et 2 voisins. L’emprunt peut donc être un «parfait brise-glace» pour en apprendre davantage sur eux.

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Les membres doivent d’ailleurs avoir confiance que les biens qu’ils prêtent leur reviendront, puisque l’application n’offre pas encore d’assurances pour couvrir les bris ou les vols. 

«On sait que pour amener [le Partage Club] a un autre niveau, on va avoir besoin d’assurances pour donner encore plus de protection aux gens. Mais on ne l’a pas mis de l’avant dès le départ, parce qu’on voulait s’assurer que la plateforme était fonctionnelle et que les gens nous ont dit que ce n’était pas essentiel pour l’instant», explique l’entrepreneure. 

S’il y a eu des bris, les emprunteurs ont toujours réparé ou remplacé les biens, «même si on ne peut pas les obliger à le faire».

D’autres fonctionnalités à venir

Parmi les améliorations à venir, l’entreprise veut ajouter la possibilité de découvrir des «offres invisibles», c’est-à-dire une liste d’objets pour lesquels les utilisateurs ne créent pas nécessairement une fiche, mais qu’ils possèdent tout de même et qui acceptent de prêter. 

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Des indicateurs affichant l’argent économisé en empruntant des biens, les gestes posés favorables pour l’environnement et les connexions établies avec des gens du quartier seront également intégrés à l’interface.

Enfin, l’équipe de Fauve Doucet s’affaire à mener des tests dans une province anglophone dans l’optique d’étendre le Partage Club à l’extérieur du Québec.

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