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L'article provient de Le Journal de Québec

L'application Partage Club: emprunter des objets à ses voisins au lieu de les acheter

Natalie Sicard
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Natalie Sicard

2024-04-28T04:00:00Z
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C’est la raison d’être de l’application mobile Partage Club, qui permet de prêter et d'emprunter une foule d’objets pratiques à ses voisins. Lancée par deux Québécoises en juin 2023, l’initiative et plateforme prend de l’ampleur. Ce n’est pas pour rien qu’elle a piqué la curiosité des Dragons et d’investisseurs potentiels lors de leur passage à l’émission le 12 avril dernier. Mais comment ça marche?

YANICK MACDONALD
YANICK MACDONALD

Il nous arrive tous de n’avoir besoin d’un objet ou d’un outil que le temps d’un week-end, pour une activité sportive, un projet de réno, une fête familiale. Il se peut aussi que notre budget soit limité et qu’on manque de place pour l’entreposer. Et si c’était possible de l’emprunter au lieu de l’acheter? 

C’est ce qui a poussé Fauve Doucet à lancer Partage Club en 2022. Mère de deux enfants, et habitant alors dans un condo, elle trouvait absurde le nombre de jouets qui entraient dans la maison. «On vit dans une société de sévère surconsommation, mais la vraie problématique est la sous-utilisation de nos biens», a-t-elle affirmé à l’émission Dans l’œil du dragon. Bien plus qu’une question de budget ou d’espace, son projet est né de sa préoccupation grandissante face à la surconsommation. «L’idée est de repenser notre façon de consommer», a renchéri Anaïs Majidier, qui s’est jointe au projet en 2023. «Et si nos voisins étaient plus généreux que l’on pensait?»

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Natalie Sicard
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L’abonnement annuel est de 60$ et les emprunts sont illimités, sans frais supplémentaires, et il devient très vite économique, explique Anaïs en entrevue, quand on pense que la valeur moyenne des objets échangés est de 150$ (une paire de skis, une caméra GoPro, un vélo, une tondeuse électrique). Une fois membre, il suffit d’entrer son adresse pour délimiter dans son périmètre les objets que l'on peut emprunter. 

La plateforme permet aussi aux utilisateurs de prêter leurs biens. On y retrouve de tout et la popularité des objets varie en fonction des saisons, selon la cofondatrice. En été, les vélos, tentes de camping, tondeuses électriques, glacières, équipement de rando; en hiver, les mijoteuses, skis, patins, crampons, fours à raclettes; au printemps, des outils pour la rénovation. Selon leurs données, «80% des besoins sont comblés en 24h». 

Le client type? Les jeunes familles représentent une grande partie des utilisateurs: «Elles ont le plus de besoins et ils changent sans arrêt. Les jouets et les livres pour enfants reviennent tout le temps. Mais il y a aussi de ces utilisateurs plus âgés qui accumulent depuis 30 ans une foule d’objets dans leur grande maison. Certains nous ont confié avoir hâte de les prêter pour qu’ils servent à d’autres!». 

Les fondatrices sont proches de leurs membres et s’efforcent de parler de vive voix à au moins 5 d’entre eux par semaine pour avoir leurs impressions. Elles ont aussi créé un groupe Facebook, «Les cocréateurs du Partage Club», pour leur donner la parole, prendre leurs feedbacks et suggestions pour améliorer le service.

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Un réseau social basé sur la confiance

Qu’arrive-t-il en cas de bris ou d’endommagement d’un objet? Il est inévitable qu’un objet s’use au fil du temps, s’il est souvent utilisé. Libre au prêteur de continuer à le prêter ou non, mais il doit toujours vérifier son état. Anaïs me donne un exemple tiré de sa propre expérience. L’été dernier, elle a prêté un lit parapluie pour bébé au moins 30 fois. Elle vient de vérifier son état et il est toujours prêt à être utilisé cette saison. 

Autre règle d’or de Partage Club: l’emprunteur doit ramener l’objet dans l'état où il l’a été emprunté (et le réparer ou le remplacer en cas de bris). «On veut créer le plus gros réseau social basé sur la confiance», a déclaré madame Fauvet à l’émission. Le rêve des deux fondatrices? «Démocratiser le partage pour qu’échanger devienne le nouvel «acheter».

Depuis son lancement, l’application compte 10 000 membres utilisateurs et est présente dans plus de 50 villes de la province. Il y en a environ 23 000 sur l’île de Montréal, avec une forte densité dans les arrondissements du Plateau Mont-Royal, Villeray, Rosemont et Montréal-Centre. La plateforme offre plusieurs types d’abonnements, pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises, les promoteurs immobiliers et les municipalités. Les villes de Belœil, Prévost et Crabtree ont déjà embarqué dans l’aventure et proposent des abonnements à tarif réduit ou gratuits à leurs citoyens. D’ailleurs, quand on s’inscrit sur la plateforme on a une période d’essai de 3 mois gratuits (emprunts seulement).

Natalie Sicard
Natalie Sicard

Pour en savoir plus : www.partage.club

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