Parents de quatre enfants, ils sont tous les deux atteints d’un cancer
Ils ont reçu leur diagnostic à quatre mois d’écart
Audrey Robitaille
Un couple des Laurentides nage en plein cauchemar depuis qu’ils ont appris être tous deux atteints d’un cancer, moins d’un an après la naissance de leur quatrième enfant.
«Penser que tes enfants vont peut-être devoir grandir sans parents et prévoir leur placement au cas où, c’est vraiment difficile. Encore aujourd’hui, on a peur», confie Julie Caron.
La femme de 41 ans venait de se remettre de deux fausses couches et d’un accouchement pénible lorsqu’elle a appris que son conjoint, Simon Boulanger, était atteint d’une leucémie myéloïde chronique, soit d’un type de cancer du sang. Le père de famille se battait déjà contre des douleurs chroniques qui l’empêchaient de travailler depuis trois ans.
«On pensait que c’était notre dernier Noël en famille. Le mois de décembre a été pénible», soupire la mère de quatre enfants, tous âgés de moins de sept ans.

Étant massothérapeute indépendante, Julie Caron a dû réduire sa clientèle pour s’occuper de son conjoint.
Deux jours avant les Fêtes, l’oncologue leur a toutefois livré un «miracle de Noël», en leur apprenant que le cancer de Simon Boulanger pouvait se contrôler avec des médicaments. Une forme de chimiothérapie que le père de famille devra suivre toute sa vie pour retrouver un semblant de normalité. Enfin, la famille pouvait respirer, affirme Julie Caron.
Mais quelques semaines plus tard, la famille encaisse un autre coup dur lorsque la mère de famille commence à se plaindre de douleurs aux seins.
Diagnostic
«J’essayais de me rassurer en me disant que deux parents qui ont le cancer, c’est pratiquement impossible. Les statistiques étaient de mon côté. Mais j’ai compris que j’avais le cancer du sein entre les lignes, pendant ma biopsie», raconte la massothérapeute.

En mars, ses pires craintes ont été confirmées. Les médecins ont décelé au total sept masses, dont plusieurs sont cancéreuses dans le sein droit. Le 4 mai dernier, elle a reçu la première des huit séances de chimiothérapie qu’elle devra suivre au cours des quatre prochains mois.
«À part avoir des nausées et être tout le temps fatigué, je ne ressens pas encore beaucoup d’effets secondaires. Je devrais commencer à perdre mes cheveux cette semaine, et d’ici trois semaines, je vais être complètement chauve», souffle Julie Caron, la gorge serrée.
Alléger le fardeau
Pour faciliter la transition auprès de leurs enfants, le couple a organisé une séance de «rasage de tête» en famille. Chacun leur tour, les enfants ont rasé une partie de la tête de leur mère, sous la forme d’une activité.

«Je veux rendre le tout le plus léger possible pour nos enfants. Par exemple, chez nous, le mot “cancer” est interdit. On parle plutôt de mauvaises cellules qui ont besoin d’aide pour être en santé», explique Julie Caron, qui a expliqué à ses enfants devoir subir une ablation du sein.
Sa fille aînée, âgée de six ans, a vivement riposté. Elle ne voulait pas que sa mère perde son sein, même si ça voulait dire en avoir un neuf.
«Quand je lui ai répondu que j’étais obligée, elle m’a demandé si j’allais monter au ciel, si je ne faisais pas l’opération. Et je lui ai dit que oui, maman allait monter au ciel», se souvient-elle, visiblement émue.
Un long combat
Pour se concentrer sur sa chimiothérapie et entamer son long processus de guérison, Julie Caron a dû arrêter de travailler. Afin de maintenir la famille à flot le temps de leur arrêt de travail, le couple s’est résolu à lancer une campagne de sociofinancement sur le site GoFundMe. Plus de 6000$ ont déjà été amassés.
Au cours des prochains mois, la famille espère également conclure la vente de leur maison de Sainte-Sophie afin de réaliser leur rêve de se faire construire une nouvelle résidence. Une décision qui a été prise avant de savoir qu’ils étaient tous les deux atteints d’un cancer, puisque la propriété ne correspondait plus aux besoins de leurs quatre enfants.
«On a besoin de regarder vers l’avant et d’avoir un projet positif dans nos vies. C’est ce que représente cette prochaine aventure», lance le père de famille, confiant pour la suite.
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