Parcours d’un cellulaire plutôt compromettant
Un couple de Saint-Jude est accusé de meurtre


Michael Nguyen
Les corps des deux frères qui auraient été tués chez un couple de Saint-Jude n’ont jamais été trouvés, mais le cellulaire de l’un d’entre eux a été enregistré non loin de la scène le jour du crime, a-t-on appris hier au procès des accusés.
«Chaque tour cellulaire a une zone de couverture», a expliqué hier un enquêteur de Rogers, au procès de Marie-Josée Viau et de Guy Dion, au Centre de services judiciaires Gouin, à Montréal.
Depuis lundi, les accusés de 45 et 49 ans subissent leur procès pour avoir participé à l'assassinat des frères Giuseppe et Vincenzo Falduto, le 30 juin 2016, par un tueur à gages de la mafia.

«Aucun corps n’a été retrouvé, parce que les accusés ont brûlé les dépouilles à ciel ouvert, avait dit la procureure Isabelle Poulin en ouverture de procès. Ils se sont débarrassés des cendres dans une rivière, ainsi que de l’arme du crime et du véhicule [des victimes]. Bref, ils ont fait disparaître toute trace du meurtre.»
Nageant en plein mystère dans cette affaire de disparition, les enquêteurs ont vu leur travail aboutir trois ans plus tard, quand le tueur s’est rendu aux autorités pour devenir délateur.
Or les enquêteurs n’avaient pas tardé à lancer des recherches en vue de retrouver les deux frères, dont les proches s'inquiétaient, et, comme dans les romans policiers, les pièces du casse-tête se sont assemblées petit à petit.
Ainsi le jury a-t-il écouté hier un enquêteur de Rogers venu expliquer le possible trajet de Giuseppe Falduto le jour du drame.
Jusque chez les accusés
Selon les données du cellulaire, M. Falduto semblait se trouver dans le secteur d'Anjou, à Montréal, avant de se rendre dans les environs de Saint-Hyacinthe, en Montérégie, juste à côté de Saint-Jude et de la résidence de Viau et de Dion.
Un agent des services correctionnels qui travaillait dans la maison de transition où résidait Vincenzo Falduto après avoir été incarcéré pour une affaire d’armes à feu a également témoigné.
«Il offrait une bonne collaboration, aucun problème n’a jamais été signalé», a-t-il affirmé, ce qui rendait sa disparition encore plus suspecte.
Le jour du drame, Vincenzo Falduto avait signé un registre à 9h45 pour aller au travail, mais il n’est jamais revenu.
► Le procès, présidé par le juge Eric Downs, se poursuit aujourd’hui.