Parc éolien dans le Centre-du-Québec: «le courant ne passe pas du tout»
Marie-Michelle Martel
Dans le Centre-du-Québec, le courant ne passe toujours pas pour les projets de parcs éoliens d'Hydro-Québec. À moins d’un mois de la fin du premier appel d'offres, duquel la MRC de Nicolet-Yamaska s'est retirée parce que tout allait trop vite, les militants, citoyens et agriculteurs reviennent à la charge pour dire non à un futur et un deuxième possible projet de la société d'État.
Pour Serge Lemire, producteur agricole de Nicolet, la réponse est catégorique : c’est non. Il n’est pas question d'accepter que des éoliennes soient construites sur ses terres.
Il est loin d'être le seul, six des neuf pétitions réalisées dans les municipalités de la municipalité régionale de comté Nicolet-Yamaska disent non au projet. Un total de 2720 signatures a été recueilli.

«C'est vraiment beaucoup de pétitions majoritaires. [...] L'échantillonnage démontre que les gens sont majoritairement contre», a expliqué la porte-parole du comité Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska (PCENY), Janie Vachon-Robillard.
La communauté est divisée, entre autres, parce que les éoliennes seraient construites sur des terres agricoles. «On a assez de problèmes dans le domaine agricole, sans avoir l'implantation de ces éoliennes qui peuvent nous créer des dommages incalculables. Le désordre dans tout le drainage agricole, les tensions parasitaires qui vont affecter les animaux», a ajouté M. Lemire.
- Écoutez l'entrevue de Marie Montpetit avec Maxence Huard-Lefebvre, porte parole d’hydro-Québec via QUB radio :
Les citoyens ont un discours similaire, ils reprochent à Hydro-Québec d’utiliser des terres agricoles. Toutefois, les citoyens se posent plusieurs autres questions : combien coûtera un tel projet? Quelle est la grosseur de l’éolienne? Pourquoi en campagne les éoliennes seront-elles plus proches des maisons que dans les villages?Les neuf pétitions ont été remises à la directrice générale de la MRC en avant-midi, mais la préfète Geneviève Dubois a tout de même pris connaissance des signatures.

«On prend acte bien sûr des pétitions qui ont été déposées dans le cadre du prochain conseil des maires au mois d'août», a expliqué Mme Dubois.
Les citoyens reprochent à la MRC de manquer de transparence dans le dossier. «On peut penser que la démocratie est bafouée, mais ça n’a rien avoir avec les élus, mais tout à voir avec les délais d'Hydro-Québec», a défendu la préfète.
C'est justement ce court délai qui avait forcé la MRC à se retirer du premier appel d'offres qui se termine le 12 septembre.
D'ici un deuxième possible projet, les élus disent être conscients qu'il reste beaucoup de travail, entre autres pour informer la population.