Panne chez Rogers: Ottawa et Rogers s’expliquent devant un comité

Jessica Potsou
Le gouvernement fédéral a été clair: des mesures devront être prises par toutes les compagnies de télécommunication afin d’éviter une autre panne comme celle qu’a vécue Rogers durant 15 heures le 8 juillet dernier.
C’est ce qu’a mentionné le ministre de l’Innovation, François-Philippe Champagne, lundi, lors d’une comparution devant le Comité permanent de l’industrie et de la technologie de la Chambre des communes. Ainsi, selon ce qu’il a exigé, les géants des télécommunications ont encore 45 jours pour revenir avec un plan d’action.
«Les trois mesures que je leur ai imposées, c’était d’abord de codifier dans un contrat formel l’assistance mutuelle, deuxièmement, l’itinérance d’urgence et, troisièmement, le protocole de communication d’urgence avec le gouvernement et les citoyens», a expliqué le ministre Champagne en précisant qu’il fallait prendre des mesures immédiates pour «assurer plus de résilience».
De plus, une enquête du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui émettra des recommandations, permettra au gouvernement de prendre davantage de mesures pour éviter qu’une telle situation ne paralyse de nouveau les Canadiens.
Deux pannes en 15 mois
En avril 2021, des abonnés de Rogers avaient été touchés par une panne de moindre envergure mais elle aussi causée par un problème technique. Cela a poussé certains députés, tels que le conservateur Gérard Deltell et le néodémocrate Brian Masse, à se demander pourquoi aucune mesure n’avait été prise à ce moment-là.
«La panne qui s’est produite en avril dernier sur nos services sans-fil était due à un problème technique qui est différent de celui survenu le 8 juillet, a mentionné le PDG de Rogers, Tony Staffieri. Après la panne d’avril, des changements ont été faits, sur notre réseau, nos procédures, pour prévenir ce genre de panne et tout autre type de panne, mais nous ne pouvions pas savoir qu’une telle panne surviendrait le 8 juillet.»
Contrairement à l’incident de 2021, le problème technique survenu au début du mois a touché le réseau principal, «le cerveau» du géant des télécommunications. Cela a donc paralysé le réseau en entier de la compagnie, a expliqué le nouveau chef de la direction de la technologie, Ron McKenzie.
Rappelons que la panne majeure de Rogers survenue le 8 juillet dernier a paralysé des millions de Canadiens durant plus de 15 heures, frappant le réseau Interac et même les services du 911.
Dimanche, l’entreprise a annoncé qu’elle investirait 10 milliards $ dans l’intelligence artificielle afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise.