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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Panne causée à l’interne: «une autre preuve d’incompétence» à la SAAQ selon l'opposition

Photo d’archives, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-05-10T19:52:33Z
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Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ne décolèrent pas après avoir appris que la panne qui a paralysé les services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) avait été causée à l’interne, contrairement aux affirmations du gouvernement. Ils s’inquiètent de cette «autre preuve d’incompétence» dans la gestion de la transformation numérique et demandent des comptes. 

Vendredi, notre Bureau parlementaire révélait que ce sont des employés de la société d’État qui ont créé le chaos qui aura duré près de deux jours en faisant des manipulations dans le système informatique de la SAAQ.

Selon nos informations, jamais les serveurs de Microsoft Azure, sur qui le gouvernement a jeté le blâme plus tôt cette semaine, n’a été victime d’un bris ou d’un problème.

En réalité, c’est une mise à jour incluant des données de CASA/SAAQclic effectuée par des employés de la Société qui a provoqué la panne majeure.

«Dès le début de cette histoire, la défense était très vacillante, constate le porte-parole en matière de cybersécurité de Québec solidaire, Haroun Bouazzi. Si le problème avait touché Microsoft, il y aurait eu des répercussions dans d’autres systèmes, pas juste sur celui-ci.»

Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

«Ça manquait de prudence de si rapidement disculper la SAAQ. C’est assez humiliant de devoir revenir sur sa parole de la sorte après trois jours à désinformer le public et les parlementaires», fait valoir son homologue du Parti québécois, Joël Arseneau.

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Pour sa part, le libéral Monsef Derraji accuse les ministres des Transports et de la Cybersécurité et du Numérique, Geneviève Guilbault et Gilles Bélanger, « d’avoir menti en commission parlementaire » lorsqu’ils ont été questionnés sur la panne.

«Il y a un examen de conscience à faire dans leur cas. Il n’y a que les caquistes qui croyaient que c’était uniquement la faute de Microsoft; c’était écrit dans le ciel. La réalité a fini par les rattraper.»

Photo Maxime Rioux
Photo Maxime Rioux
Audit externe

Questionné par TVA Nouvelles à la suite des révélations, le cabinet de la ministre Guilbault a affirmé que cette dernière a «demandé à la présidente du conseil administratif [de la SAAQ] que la lumière soit faite promptement et rigoureusement sur cette panne et ce qui l’entoure».

La SAAQ, elle, a décidé de mandater une firme externe pour qu’elle «puisse faire un audit neutre sur les causes de la panne».

«Encore une fois, on veut investir de l’argent public à l’externe pour réaliser, au final, que c’est une erreur humaine», ironise M. Derraji.

Ingénieur informatique de formation, Haroun Bouazzi soutient avoir «du mal à croire qu’on a besoin d’un audit externe pour quelque chose d’aussi basique en programmation».

«De mon expérience, c’est assez simple de trouver ce genre de problème et de comprendre ce qui s’est passé. [...] Est-ce qu’il y a un manque d’expertise, si on a autant recours à des partenaires externes?», se questionne-t-il.

«Chose certaine, on veut que le gouvernement rende publiques les conclusions de l’enquête, poursuit Joël Arseneau. Ce sera important de revenir sur la chronologie des évènements et du discours.»

Photo d'archives
Photo d'archives
Transformation inquiétante

Les trois députés croient que ce nouvel échec mine encore davantage la confiance du public alors que la transformation numérique des services du gouvernement se poursuivra, entre autres, dans les domaines de la santé et de la justice.

«C’est inquiétant. On prépare le virage numérique en santé avec des données sensibles et on va confier ça aux mêmes personnes qui n’arrivent pas à être transparentes sur une panne ponctuelle», constate M. Arseneau.

Ses homologues libéral et solidaire concluent que le gouvernement a «beaucoup de devoirs à faire» pour rassurer la population et redresser la barre.

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