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L'article provient de Salut Bonjour
Santé

Pandémie mondiale de surpoids: la pire menace pour la santé humaine

68% des adultes sont trop gros et présentent en conséquence un haut risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les démences

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Photo portrait de Richard Béliveau

Richard Béliveau

2025-11-01T04:00:00Z
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La pire menace pour la santé humaine demeure la pandémie mondiale de surpoids. Au Canada, 68% des adultes sont trop gros et présentent en conséquence un haut risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les démences.

Notre système de soins, déjà surchargé, sera incapable d’absorber cette arrivée massive de personnes touchées par ces maladies.

Piluliser la santé

Notre société demeure désespérément passive face à cette épidémie de surpoids sans précédent. Si tout le monde est d’accord pour dire qu’«il vaut mieux prévenir que guérir», cette maxime est en réalité ignorée. La santé est généralement vue sous l’angle de la guérison des maladies à l’aide de médicaments, alors que les causes responsables de ces maladies, très souvent associées à nos habitudes de vie, sont négligées. Cette pilulisation (néologisme inventé) de la santé est un cul-de-sac, car il est plus difficile de traiter une maladie que de la prévenir en modifiant nos choix de vie pour empêcher sa progression.

Ce que nous appelons notre système de santé est donc en réalité un système de traitement des maladies, certes excellent pour soigner les problèmes aigus (infections, traumas ou autres urgences), mais qui demeure inadapté pour faire face à un tsunami de maladies chroniques liées au surpoids.

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La prévention demeure la clé dans la lutte contre le surpoids

Le surpoids était, jusqu’à récemment, un phénomène très rare, touchant moins de 10% de la population. La rapidité, 30 ans, à laquelle s’est développée l’épidémie d’obésité implique que nos gènes, qui demeurent peu changés sur une courte période, ne sont manifestement pas les principaux responsables de cette explosion. L’humain est prédisposé à accumuler de la graisse en période d’abondance pour faire face aux famines éventuelles.

La surconsommation chronique d’une quantité de nourriture qui excède les besoins énergétiques du corps mène donc au surpoids. Et l’exercice physique n’y peut rien, car le corps possède des mécanismes de contrôle qui maintiennent notre dépense énergétique constante, avec peu d’impact sur la perte de poids. La seule façon de prévenir l’obésité est de manger moins, et c’est pourquoi les médicaments comme Ozempic sont efficaces pour la perte de poids: ils coupent carrément l’appétit.

Si nous engraissons, c’est donc que nous mangeons trop par rapport à notre métabolisme individuel, quels que soient nos gènes ou nos hormones. Nous sommes différents individuellement face à notre capacité d’engraisser et devons donc ajuster nos comportements alimentaires. Le tissu adipeux dicte au cerveau des changements comportementaux de surconsommation pour assurer sa survie, comme un organisme parasite le ferait. Il est difficile de perdre le surpoids accumulé; il faut donc empêcher son apparition. La pauvreté et l’absence d’éducation ne sont pas des causes de l’obésité, mais des circonstances tragiques permettant à cette causalité moléculaire de surconsommation calorique d’exprimer ses effets néfastes.

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Aliments ultratransformés à éviter

La hausse d’incidence d’obésité coïncide avec l’arrivée sur le marché d’une avalanche de produits ultratransformés, surchargés de calories et élaborés pour plaire à nos goûts innés pour les aliments gras, sucrés, salés et moelleux. Ils perturbent considérablement le microbiome intestinal et contribuent au gain de poids. Cette combinaison crée une dépendance qui prend le cerveau en otage et cause les problèmes typiques des substances addictives, comme la compulsivité, les envies irrésistibles et les sensations de manque. Puisque ces produits représentent actuellement plus de 50% des calories totales consommées par la population, ils jouent un rôle primordial dans l’épidémie d’obésité et donc réduire leur consommation est à prioriser pour contrôler son poids.

Le combat à mener pour garder notre santé

Le surpoids est associé à une hausse importante du risque de toutes les maladies chroniques: l’excès de graisse est un véritable poison métabolique qui bouleverse en profondeur l’équilibre des systèmes physiologiques en créant une inflammation chronique, liée à la genèse de ces maladies graves. Nous nous sommes déresponsabilisés de notre santé en la médicalisant à outrance et devrions en refaire notre priorité individuelle par le choix de saines habitudes de vie, fondamentales pour la prévention. C’est le combat le plus important que nous devrons mener si nous souhaitons vraiment conserver notre santé individuelle et sociétale.

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