Pancartes arrachées dans Saint-Laurent: une candidate du PPC dément avoir été prise en flagrant délit
Manon Chevalier déplore être visée par des «trolls» sur sa page Facebook


Laurent Lavoie
Une candidate du Parti populaire du Canada (PPC) à Montréal dément avoir arraché des pancartes de son adversaire libérale, alors que des internautes prétendent qu’elle a été photographiée en flagrant délit.
«Si j’avais vu moi-même les gens enlever ces affiches, j’aurais rapporté la chose aux autorités, parce que c’est contre mes principes», a assuré au Journal Manon Chevalier, qui se présente dans le château fort libéral de Saint-Laurent.
Depuis 48 heures, des «trolls» s’amusent à publier sur sa page Facebook un montage accolant deux photos d’elle. On y voit Mme Chevalier accrocher une de ses pancartes électorales à un poteau.
À ses pieds, l’affiche de son opposante libérale, Emmanuella Lambropoulos, jonche le sol. Plusieurs l’accusent ainsi de l’avoir elle-même décrochée.

«Honte!», «Toucher aux autres pancartes est illégal. Vous devriez démissionner», «Ça vend du rêve le PPC», peut-on notamment lire sur Facebook.
Toutefois, Manon Chevalier aurait constaté qu’une dizaine de portraits de son adversaire étaient déjà délogés lors de son arrivée sur le boulevard Alexis-Nihon, mercredi.
«J’étais un peu choquée de voir ça, a souligné la candidate. C’est drôle, il n’y a pas d’images des gens qui ont retiré les affiches.»
«Contre la démocratie»
Appelée à réagir, Mme Lambropoulos, qui est élue depuis 2017, a indiqué avoir porté plainte à la police pour vandalisme.
Celle qui a été écorchée dans le passé pour avoir mis en doute le déclin du français au Québec aurait reçu plusieurs messages de citoyens en lien avec cette affaire mercredi soir.
«Ça va contre la démocratie. Tout le monde a le droit de mettre leur pancarte, peu importe leur parti», a mentionné la députée.

«Toutes mes pancartes sur la rue Alexis-Nihon ont été enlevées. J’ai aussi eu des courriels me disant que sur la rue Saint-Louis, il y en a d’autres qui ont été enlevées», explique-t-elle.
Cette situation émerge alors que plus tôt cette semaine, la candidate bloquiste dans Terrebonne, Nathalie Sinclair-Desgagné, a dénoncé que plusieurs de ses portraits eurent été retirés ou endommagés.

«Élections Canada ne peut rien faire si des pancartes ont été détruites, enlevées ou volées», a mentionné de son côté par courriel Florence Ryan, des relations médias.
Elle invite les candidats à se tourner vers la police, comme «la destruction d’un bien privé [constitue] un acte criminel». Il est aussi possible de déposer une plainte au commissaire aux élections fédérales.
Peu de chances
D’après la plateforme du Parti populaire, Manon Chevalier s’oppose notamment «à l’immigration de masse et aux mythes comme la crise climatique».

«Manon croit que les francophones, les anglophones et les Premières Nations doivent s’unir pour lutter contre le mondialisme», détaille-t-on.
Selon le site de projection Qc125, le PPC pourrait recueillir seulement une mince fraction des votes au scrutin du 28 avril.
Les libéraux seraient en voie de l’emporter haut la main, suivis de loin par les conservateurs.
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