Palmarès 2025: le secret du succès d’un cégep qui fait réussir les garçons mieux que les autres
Le Cégep de Matane parvient à faire réussir ses étudiants masculins bien au-delà des attentes en sciences de la nature et en sciences humaines

Daphnée Dion-Viens
Le Cégep de Matane a réussi tout un exploit: il est l’un des établissements qui font le mieux réussir les garçons, à la fois en sciences humaines et en sciences de la nature, selon la toute nouvelle édition du Palmarès des cégeps du Journal.
Dans ces deux programmes, ce petit cégep du Bas-Saint-Laurent, qui accueille environ 600 étudiants, parvient à faire diplômer les garçons bien au-delà des attentes par rapport à leurs résultats au secondaire, ce qui lui permet d’occuper le haut de ces deux classements.
Tous les résultats détaillés de ce classement peuvent être consultés dans les pages d’un cahier spécial, publié aujourd'hui, ou par le biais d’un outil interactif.
Des étudiants sur le terrain
Les nombreuses activités sur le terrain, à la fois en sciences humaines et en sciences de la nature, pourraient être l’un des ingrédients de cette recette gagnante, affirme sa directrice aux études, Hélène Gasc.
En sciences humaines, des sorties concernent l’aménagement du territoire, en lien avec la géographie, ou encore l’histoire par le biais de visites aux archives, alors qu’en sciences de la nature, plusieurs activités permettent de faire de l’observation sur le terrain.
«On est beaucoup axés sur des activités très concrètes, c’est une volonté de nos enseignants d’utiliser le territoire pour en faire des situations d’apprentissage bien réelles. Ça répond peut-être à des besoins chez les garçons, qui peuvent avoir plus besoin de bouger», avance Mme Gasc.
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En sciences humaines, plusieurs activités sociales sont aussi organisées entre les étudiants, «ce qui crée un esprit de groupe qui peut faciliter le soutien», ajoute-t-elle.
Les enseignants se mêlent d’ailleurs beaucoup aux étudiants, puisque leurs bureaux sont situés juste à côté de la salle des étudiants. «Il y a toujours des enseignants présents pour répondre aux questions des étudiants. Cette proximité entre les deux, je pense que ça joue pour beaucoup», affirme Mme Gasc.
En sciences de la nature, c’est la collaboration entre les enseignants qui pourrait faire la différence. «Il y a vraiment une grande cohérence dans ce programme. On a par exemple des cahiers de laboratoire, où l’on va retrouver les mêmes procédures d’un cours à l’autre. L’étudiant n’a pas besoin de se réapproprier la méthodologie à chaque fois», explique-t-elle.
Anxiété et santé mentale
Le Cégep de Matane a par ailleurs fait des enjeux de santé mentale chez les étudiants une priorité, qui ne repose pas uniquement sur les épaules des équipes responsables de la vie étudiante, ajoute la directrice aux études.
Les profs s’impliquent activement, si bien que l’on retrouve en classe du matériel pour réduire l’anxiété, que l’on surnomme les «gugusses antistress».
Les enseignants des programmes préuniversitaires sont particulièrement sensibles à ces enjeux, probablement parce que la pression y est plus grande à cause de l’admission à l’université, souligne Mme Gasc.
Partir du bon pied
Depuis plus d’une dizaine d’années, le Cégep de Matane a aussi mis en place des mesures pour aider les étudiants lors de leur première session afin de les aider à partir du bon pied.
Des contenus concernant la prise de notes, la gestion du temps ou encore les stratégies de lecture et d’étude sont enseignés dans les cours à la première session.
«Tous les étudiants ont accès à ces modules, choisis en fonction de leur programme. Ils sont vraiment pris en charge par les enseignants, qui utilisent ce contenu qui est connecté à leur réalité. Ça donne de la cohérence», affirme Mme Gasc.