Violences sunnites-chiites au Pakistan: dix morts dans l'attaque d'un convoi jeudi

Huit civils et deux membres des forces de sécurité ont été tués dans l'attaque jeudi d'un convoi de denrées de première nécessité dans le nord-ouest du Pakistan, théâtre de violences entre sunnites et chiites, rapporte vendredi un responsable policier. 

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En dépit d'un cessez-le-feu entre les deux camps signé le 1er janvier, le convoi a été «visé par des tirs», rapportait jeudi la police, dans le district de Kourram de la province du Khyber-Pakhtunkhwa frontalière de l'Afghanistan, dont les principales routes sont fermées pour tenter d'endiguer les violences qui ont fait plus de 200 morts depuis juillet.

«Des informations font état de cinq à six chauffeurs enlevés par une tribu locale», a ajouté le responsable sous le couvert de l'anonymat.

Le «convoi de 35 camions» transportait des denrées alimentaires de première nécessité comme «du riz, de la farine et de l'huile» acheminés depuis le sud de Kourram, principalement sunnite, vers le nord de Kourram, principalement chiite et aujourd'hui coupé du monde, a détaillé un haut responsable de la police sous couvert d'anonymat.

Il comprenait également deux camions chargés «de médicaments» envoyés par le gouvernement provincial, a-t-il poursuivi.

«À la suite de l'attaque, 21 camions ont quitté la zone, mais d'autres sont restés bloqués» et «d'intenses fusillades ont éclaté à deux autres endroits», a-t-il ajouté.

L'importante communauté chiite de Kourram est particulièrement vulnérable, car elle doit passer par des quartiers de la majorité sunnite pour accéder aux services de base et des habitants ont fait état de pénurie de nourriture et de médicaments.

Il s'agissait du troisième convoi à tenter d'atteindre l'enclave par la route depuis le 1er janvier.

Le 4 janvier, des hommes armés avaient déjà attaqué un précédent convoi, blessant plusieurs membres des forces de sécurité.

Depuis la reprise des violences en juillet, plusieurs trêves ont été annoncées et des responsables de chaque camp œuvrent à un accord durable dans cette ancienne zone tribale où les codes d'honneur sont prégnants et où les autorités locales et les forces de sécurité ont du mal à imposer leur loi.

Depuis juillet, de sources concordantes, 222 personnes ont été tuées dans le district de Kourram.

Régulièrement, les conseils tribaux annoncent des trêves, brisées au bout de quelques heures, quelques jours ou quelques semaines pour des querelles foncières anciennes qu'une myriade d'accords soutenus par dignitaires tribaux, politiciens et militaires étaient censés résoudre il y a des années.