Pablo Rodriguez plonge dans la course au PLQ et se retire du caucus libéral
«Le Canada sans le Québec est complètement dénaturé, à mes yeux»

Raphaël Pirro
Pablo Rodriguez crève finalement l’abcès et plonge dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ). Il siégera dorénavant comme indépendant pendant sa campagne pour «éviter une élection partielle coûteuse à quelques semaines, peut-être [à] quelques mois, d’une élection générale».
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Accompagné de sa femme et sa fille, M. Rodriguez a donné rendez-vous aux journalistes, jeudi matin, au parc Jacques-Cartier, à quelques mètres du pont Alexandra, qui surplombe la rivière des Outaouais et sert de lien entre les deux provinces.

Son parcours d’immigrant
Debout devant une statue de Maurice Richard, le ministre fédéral démissionnaire est revenu sur son parcours d’immigrant venu d’Argentine, qui a appris à parler français en jouant au hockey dans les ruelles de Montréal.
Élu à Ottawa depuis 2004 sous la bannière du Parti libéral du Canada (PLC) dirigé alors par Paul Martin, Pablo Rodriguez a pris soin de mettre de l’avant son implication de longue date au PLQ, là «où tout a commencé» pour lui.
Déjà, il a lancé une poignée d’attaques au gouvernement de François Legault, dont les «politiques de division ne ressemblent pas aux Québécois et ne rassemblent pas les Québécois».
Capitaine Canada
Le cœur de son allocution de onze minutes a toutefois été la défense du fédéralisme, la défense de l’unité canadienne, un combat qu’il mène depuis ses premiers pas en politique et qui forme le fil conducteur de sa carrière, a-t-il dit.
«[Pour] gagner le référendum de 1995, il fallait réunir tous les fédéralistes, de Jean Chrétien à Jean Charest en passant par Brian Mulroney, et aussi, un jeune Pablo Rodriguez.» Il était à l’époque le porte-parole de la campagne des jeunes pour le NON.
«Le Canada sans le Québec est complètement dénaturé, à mes yeux», a-t-il dit.
À ce sujet, il n’a pas hésité à se présenter comme l’héritier d’autres figures de la cause.
Questionné sur la pertinence de parler de référendum à ce stade-ci, M. Rodriguez a indiqué que «ça fait partie de la discussion de fond», étant donné que le Parti Québécois promet un référendum à son premier mandat.
Un bilan à défendre
Lieutenant du Québec pour Ottawa jusqu’à hier, M. Rodriguez est conscient qu’il devra répondre au bilan du gouvernement Trudeau, duquel il fut un joueur clé pendant des années.
Mais déjà, l’élu d’Honoré-Mercier a été poussé à prendre position sur la controversée Amira Elghawaby, la représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie nommée par Justin Trudeau qui a semé la controverse récemment.
Ses nouveaux collègues libéraux de Québec ont appuyé une motion à l’Assemblée nationale pour réclamer à Ottawa la démission de cette dernière après qu’elle eut demandé aux cégeps et aux universités d’embaucher plus d’enseignants musulmans.
«Si j’étais à Québec aujourd’hui, étant donné le bris de confiance envers elle, j’aurais voté comme les autres députés de l’Assemblée nationale», a-t-il fini par dire.
Le remplaçant connu
Mis à part son rôle de lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez a cumulé des responsabilités importantes au sein du gouvernement de Justin Trudeau, incluant celle de ministre du Patrimoine et, plus récemment, de ministre des Transports.
Le Journal a appris de source sûre que le ministre de l’Approvisionnement et des Services publics Jean-Yves Duclos remplacera M. Rodriguez au poste de lieutenant du Québec. Ottawa annoncera en après-midi à qui reviendra le ministère des Transports.
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