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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Ozzy Osbourne, 1948-2025: «C’est une musique qui m’a tout de suite fait peur», avoue le batteur de Voïvod

Ozzy Osbourne en 2010, à La Nouvelle-Orléans.
Ozzy Osbourne en 2010, à La Nouvelle-Orléans. Photo d'archives MEGA/WENN
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2025-07-23T16:07:10Z
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Avant de devenir l’un des grands noms du heavy métal québécois au sein du groupe Voïvod, Michel Langevin était un adolescent de Jonquière fou de musique qui, la première fois qu’il a entendu du Black Sabbath, au début des années 1970, a été... effrayé.

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C’est Ozzy Osbourne, dans les joyeuses ténèbres où il a certainement abouti après son décès, mardi, qui serait heureux de lire ça.

«Quand j’ai connu Black Sabbath avec le premier album, c’est une musique qui m’a tout de suite fait peur. Il y avait un côté apocalyptique que je ne connaissais pas. Avant eux, j’écoutais de la musique qui était, disons, joyeuse», se souvient le batteur de Voïvod, qu’on connaît aussi sous le surnom d'Away.

Michel «Away» Langevin, batteur du groupe québécois Voïvod.
Michel «Away» Langevin, batteur du groupe québécois Voïvod. Photo d'archives Agence QMI

La peur, c’est le même sentiment qu’a éprouvé Luc Bourgeois (chanteur de Sandveiss, un groupe métal de Québec qui vient d’ouvrir pour Slayer sur les plaines d’Abraham) au premier regard jeté sur la pochette de l’album éponyme de Black Sabbath, puis lorsqu’il a mis l’aiguille de son tourne-disque sur le vinyle et que la chanson-titre a retenti.

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«Elle a défini le groupe et le genre au complet. La chanson Black Sabbath est basée sur un triton [intervalle de trois tons, typique au heavy métal] et parle d’un événement épeurant que Geezer Butler a vécu. C’est clair que c’était fait pour avoir peur», dit-il.

Perdu avec Ozzy

En 2003 et en 2008, Voïvod a eu la chance de participer au fameux Ozzfest d’Ozzy Osbourne. Le groupe québécois et Ozzy se partageaient à l’époque les services du bassiste Jason Newsted, anciennement de Metallica.

Alors au sommet de sa popularité grâce à la téléréalité The Osbournes, le prince des ténèbres était très bien protégé par sa garde rapprochée, donc quasi inaccessible pour les autres groupes qui participaient au festival, relate Michel Langevin.

Il a quand même eu l’occasion de le croiser par hasard, dans les couloirs d’un amphithéâtre.

«Nous nous étions perdus, lui et moi. On a retrouvé notre chemin ensemble. Son équipe de sécurité était contente de le revoir. Je ne sais pas comment il avait fait pour leur échapper. On avait jasé un peu. Je me suis présenté. Il semblait avoir beaucoup de respect pour le cheminement de Voïvod. Il était heureux qu’on fasse partie de la tournée et que Jason puisse se rendre disponible.»

Un grand mélodiste

Au-delà de ses excès légendaires et stupéfiants, que faut-il retenir de l’artiste qu’était Ozzy Osbourne? «Il avait une facilité naturelle de créer des mélodies vocales mémorables», répond Luc Bourgeois.

Luc Bourgeois, de Sandveiss
Luc Bourgeois, de Sandveiss Photo d'archives René Leclerc/Agence QMI

«Il avait un sens de la mélodie extraordinaire, et c’est pour ça qu’il a eu autant de gros succès. Il me semblait aussi assez humble. Je ne l’ai jamais vu se vanter en entrevue. Il était surtout très attachant et comique», soumet Michel Langevin.

Comme bien d’autres formations de rock lourd, il estime que Voïvod n’aurait pas connu la même carrière sans Ozzy et Black Sabbath.

«Nous venons de ce qu’on appelle la nouvelle vague du heavy métal britannique — Iron Maiden, Motorhead, Judas Priest —, mais avant que ça arrive dans les années 1980, on s’amusait chacun de notre côté à jouer du Black Sabbath. [...] Ils ont tout changé.»

Intolérable pour ses parents

Ça a certainement changé l’ambiance sonore chez les Langevin, à Jonquière, il y a une cinquantaine d’années.

«J’aimais jouer la chanson Electric Funeral. D’ailleurs, quand j’ai connu Black Sabbath, je me suis mis à taper plus fort sur ma batterie et il a fallu que je la déménage de ma chambre à coucher au garage derrière la maison. Ça commençait à être intolérable pour mes parents», rigole le musicien.

Convenons-en, les parents de Michel Langevin ne sont sûrement pas les seuls qui ont maudit la musique d'Ozzy.

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