Canadien: Owen Beck peut-il mêler les cartes ?
Il est l’espoir du CH qui s’illustre le plus à l’attaque depuis deux semaines


Jonathan Bernier
«Il faut éviter de se forger une opinion trop rapidement. Un match, ce n’est pas suffisant. Nous allons continuer les évaluations.»
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Cette réponse, Martin St-Louis l’a offerte, lundi soir, à un collègue qui lui demandait son opinion sur la tenue de ses jeunes défenseurs et sur les choix que la direction aurait à prendre pour chacun d’eux.
Mais elle aurait également pu s’appliquer à Owen Beck. À l’attaque, il est celui qui s’est le plus illustré parmi les nouveaux venus qui tentent leur chance au camp du Tricolore.
D’ailleurs, ce fut également le cas lors du tournoi des recrues tenu à Buffalo, il y a deux semaines.
St-Louis impressionné
Dans le cercle des mises en jeu, face aux Devils du New Jersey, il a été tout simplement dominant. Il a remporté 59 % (10 sur 17) de ses duels.
«C’est impressionnant», a reconnu l’entraîneur-chef après la rencontre.
Il n’y a pas que sa tenue dans ces duels qui ont retenu l’attention. Il n’a pas semblé intimidé outre mesure par le fait de jouer au centre de Cole Caufield et de Mike Hoffman. D’ailleurs, quelques secondes avant que son lancer ne touche le poteau en troisième période, Beck est parvenu à réceptionner une passe des ligues majeures de Caufield. Ce n’est pas tous les joueurs juniors qui auraient été en mesure de le faire. Sans compter qu’il est conscient de l’importance du volet défensif.
«Il y a beaucoup de maturité dans son jeu. Il ne joue pas comme un gars de 18 ans, a vanté St-Louis. Avec “Suzy” [Nick Suzuki] sur la touche, il y avait une occasion pour lui. Il a su en tirer avantage.»

Le jeune y croit
Ce dernier commentaire du pilote du Canadien est révélateur. Malgré la présence de Kirby Dach, de Filip Mesar et de Jan Mysak dans la formation, c’est à Beck que St-Louis a offert la première audition entre les deux francs-tireurs.
«C’est incroyable d’obtenir ce genre de confiance de la part d’un entraîneur de la LNH et de me retrouver sur la glace en compagnie de ces deux joueurs. Obtenir cette chance me permet d’augmenter mon niveau de confiance», a raconté le jeune Ontarien au terme de la rencontre.
Suzuki reprendra l’entraînement avec ses coéquipiers la semaine prochaine. Selon le plan, il devrait être prêt pour le début de la saison. Il y a présentement 14 attaquants avec des contrats à un volet au sein de l’équipe et Beck est encore d’âge junior.
Pour toutes ses raisons, il serait archi surprenant de le voir amorcer la campagne à Montréal. Néanmoins, s’il poursuit dans cette voie, il sera en mesure de laisser une carte de visite attirante dans les bureaux de l’état-major de l’organisation. Mais le principal intéressé préfère continuer d’y croire.
«Ce n’est pas hors de portée. Oui, c’est un gros défi, mais des gars avant moi l’ont fait, a-t-il soutenu. Ryan O’Reilly est un bon exemple. Il a été repêché au même rang que moi et est resté dans la LNH à 18 ans.»
Glissade inattendue
Beck a fait ses devoirs. L’actuel capitaine des Blues de St. Louis a été sélectionné au 33e rang par l’Avalanche du Colorado lors de l’encan 2009.
D’ailleurs, n’y a-t-il pas plus grand cliché au repêchage que d’entendre un recruteur-chef décliner ses prises du jour en affirmant, pour pratiquement chacune d’elles, qu’il était surpris de savoir le joueur encore disponible au rang où il a été choisi?
Probablement pas. Dans le cas de Beck, toutefois, ça pourrait très bien s’appliquer.
Joueur étudiant de l’année dans la Ligue canadienne de hockey, il était classé au 10e échelon des espoirs nord-américains sur la liste finale de la Centrale de recrutement de la LNH.
Pour une raison difficilement explicable, il a glissé jusqu’au deuxième tour.
Une descente qui risque de faire le bonheur du Canadien, tôt ou tard. Mais avant de s’emporter, vaut mieux se répéter la citation qui chapeaute ce texte.