Ovnis, drones ou autres? : dédiée à la recherche de la vie ailleurs dans l’Univers
Une chercheuse québécoise est à l’avant-plan de ces efforts scientifiques

Jules Richer
Le regain d’intérêt pour les ovnis a coïncidé au cours des dernières années avec les extraordinaires progrès de l’astronomie dans la recherche de la vie ailleurs dans l’Univers.
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Et c’est une jeune chercheuse montréalaise qui est à l’avant-plan de ces efforts scientifiques.
« C’est une question qu’on se pose depuis longtemps : sommes-nous seuls dans l’Univers ? », explique Olivia Lim, doctorante à l’Institut de recherche sur les exoplanètes de l’Université de Montréal.
« J’ai l’impression, poursuit-elle, que c’est dans ma génération que l’on va pouvoir faire un grand pas vers l’avant pour essayer de répondre à cette question-là. »
Mme Lim participe actuellement à un projet de recherche utilisant le nouveau télescope spatial James Webb afin de détecter pour la première fois des signes possibles de vie en dehors de notre système solaire.
Lancé à la fin de l’année dernière, l’instrument spatial de 10 milliards $, financé en partie par le Canada, a déjà permis de capter de spectaculaires photos de l’Univers.

Lointaines planètes
Le télescope est doté de capteurs sophistiqués, dont certains ont été mis au point par l’Institut de recherche sur les exoplanètes de l’Université de Montréal, qui permettent d’analyser la composition de l’atmosphère de lointaines planètes.
« On est parmi les premiers chercheurs à utiliser le télescope James Webb pour observer des exoplanètes », note Mme Lim.
Le projet auquel participent la jeune chercheuse et son équipe vise les planètes qui tournent autour d’une étoile relativement proche, le système TRAPPIST-1, qui se trouve à 41 années-lumière de nous.
Sept planètes orbitent autour de l’étoile, dont trois se trouvent dans la zone dite habitable, c’est-à-dire ni trop chaude, ni trop froide, donc propice à la vie.

Mme Lim espère qu’on pourra y découvrir des traces d’eau, de CO2 (dioxyde de carbone) qui pourrait être émis par des plantes, ou d’ozone.
Pour y arriver, des capteurs spécialisés du télescope James Webb analyseront les variations de longueur d’onde dans la lumière de l’étoile TRAPPIST-1 qui passe à travers l’atmosphère des planètes.
Toutefois, la chercheuse prévient que la partie est loin d’être gagnée. « On ne sait même pas encore, dit-elle, si ces planètes ont une atmosphère. »
Prudence
Et même si on trouve du CO2 ou de l’eau, il ne faudra pas sauter aux conclusions.
« Cela pourrait vouloir dire qu’il y a des traces de vie, dit-elle, mais ça pourrait vouloir dire autre chose. Ce n’est pas par exemple parce qu’on trouve de l’eau qu’il y a nécessairement de la vie. »
Les premiers résultats des observations de Mme Lim et des autres équipes à travers le monde travaillant sur le projet devraient être dévoilés bientôt.
Des milliers d’exoplanètes découvertes
La découverte d’exoplanètes a fait des bonds de géant au cours des 30 dernières années.
On est passé en 1992 d’une seule planète connue à l’extérieur de notre système solaire à plus de 5000 aujourd’hui.
Depuis les années 2010, les découvertes se sont accélérées. Par exemple en 2016 et 2017, on en a trouvé sept d’un coup dans le système TRAPPIST-1 (voir texte ci-dessus).
L’exoplanète la plus proche se trouve autour de l’étoile Proxima du Centaure, à 4,2 années-lumière de nous, et la plus lointaine, à 27 710 années-lumière, dans la constellation du Sagittaire.
Plusieurs moyens sont utilisés pour les détecter, dont un qui mesure la diminution de la lumière émise par une étoile lorsqu’une planète passe devant elle.
Jusqu’à maintenant, aucune trace potentielle de vie n’a été découverte.