Ovation d’un ancien nazi : Le Canada donne des munitions à la Russie
Alexandre Moranville-Ouellet
Au niveau des gaffes géopolitiques, difficile de faire pire que le président de la Chambre des communes Anthony Rota. De décider d’inviter, puis de faire ovationner par le président ukrainien lui-même un ancien combattant nazi, c’est plus que gênant. C’est carrément inacceptable.
Mais le plus terrible dans tout ça, c’est que cette bourde ne touche pas seulement le niveau de la diplomatie internationale. Elle donne également des munitions au kremlin pour alimenter sa machine de désinformation. Et sur un plateau d’argent en plus !
- Écoutez l'éditorial d'Alexandre Moranville-Ouellet dans cet épisode du balado de Yasmine Abdelfadel sur la plateforme audio et vidéo QUB radio :
Depuis le premier jour du conflit ukrainien, le régime de Vladimir Poutine justifie son invasion sous le prétexte de «dénazifier» le pays. En parallèle, une légion de faux comptes et de «bots» se sont activés sur les différents réseaux sociaux pour propager toutes sortes de faussetés, elles-mêmes rapidement récupérées par différents courants conspirationnistes.
Alors quoi de mieux pour le gouvernement russe que de voir tous les plus éminents politiciens canadiens rassemblés dans leur parlement pour ovationner un Ukrainien ayant combattu dans une unité nazie ? Pour une rare fois, leur unité de propagande n’aura même pas à mentir. Le Canada leur a livré du matériel tout cuit dans le bec !
Il n’a fallu d’ailleurs que très peu de temps à l’ambassade russe au Canada pour partager le tout sur X. L’occasion était trop belle.
🇨🇦Canadian Parliament gives standing ovation to the Nazi SS butcher. Yet another Trudeau's regime insult to the memory of Canada’s sons and daughters who fought Nazism in WWII. pic.twitter.com/qrHdYiYMij
— Russia in Canada (@RussianEmbassyC) September 24, 2023
Pour justifier ses ambitions expansionnistes, la Russie n’hésite pas à modifier son propre passé en effaçant des informations de ses livres d’histoires. Par exemple, les mentions du pacte Molotov-Ribbentrop entre Staline et Hitler n’existent plus. C’est pourtant une alliance cimentée entre les Russes et les nazis à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
La moindre des choses pour le Canada serait, en opposition, de tenter à tout prix de préserver l’histoire et notre passé. Dans ce contexte, un manque aussi flagrant de vérifications d’antécédents de la part d’un président de la Chambre des communes est tout simplement incompréhensible.