Ouragan «Katrina»: 20 ans plus tard, La Nouvelle-Orléans se souvient
Mina Collin
Des cérémonies commémoratives ont eu lieu à La Nouvelle-Orléans vendredi afin d’honorer un devoir de mémoire collective. Il y a 20 ans, le 29 août 2005, frappait dans le sud des États-Unis l’un des ouragans les plus dévastateurs chez nos voisins du Sud, causant des dégâts matériels et humains sans précédent.
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Des événements de commémoration se sont tenus à travers La Nouvelle-Orléans pour, d’une part, se remémorer la tragédie, et de l’autre, célébrer la reconstruction et la résilience des gens qui ont été touchés par la catastrophe naturelle.

L’ouragan Katrina, qui avait atteint un statut de catégorie 5 – la plus haute sur l’échelle de Saffir-Simpson – avant de toucher terre, a frappé de plein fouet La Nouvelle-Orléans ainsi que les États de la Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama et de la Floride.
Plus de 1800 personnes ont perdu la vie. La mer est montée à 10 km à l’intérieur des terres dans certaines localités, engendrant des dégâts estimés à 150 G$.

20 ans plus tard, des plaies sont encore ouvertes: les habitants de plusieurs quartiers ont été laissés à eux-mêmes pendant des jours, voire des semaines. Nombreux sont ceux qui ont dû se réfugier sur les toits et qui ont souffert du manque de vivres.

L’administration du président américain de l’époque, George W. Bush, a fait l’objet de vives critiques pour sa réactivité insuffisante et ses délais dans le déploiement de secours à la suite du passage de l’ouragan, ne répondant pas adéquatement à la situation d’urgence.

En 2025, les images de la tragédie marquent encore les esprits et la gestion de la catastrophe est encore pointée du doigt.
Pour constater l’ampleur de la désolation
À l'époque, TVA Nouvelles avait déployé Jean-François Guérin, animateur de l’émission Le Québec matin, sur le terrain pour couvrir l’ampleur des dégâts provoqués par l’ouragan Katrina.
M. Guérin avait été envoyé à Biloxi, au Mississippi, une ville côtière du golfe du Mexique considérée comme la «porte d’entrée de l’ouragan».
Ce dernier reste toujours marqué par la puissance dévastatrice qui a rasé des quartiers en entier.
«Moi, il y a un mot qui me revient, c’est “dévastation”... On dit que la ville [Biloxi] a été submergée à 80%, il y a eu 53 morts avec cette onde de tempête de 10 m qu’on n’a jamais revue, s’est-il souvenu en entrevue avec Yves Poirier sur les ondes de LCN, vendredi. Tu te promenais sur une rue résidentielle, c’était hallucinant. Tout ce que tu voyais, c’était les trois marches menant à la maison et le solage. Tout avait été emporté.»
Julie Marcoux, animatrice du bulletin de nouvelles 17h à TVA, a également été envoyée à Biloxi. De son côté, elle se souvient particulièrement de la réponse du gouvernement de l’époque face à la crise.
«Ce qui retenait beaucoup l’attention, c’était la lenteur de l’intervention du président, a-t-elle indiqué en entrevue avec Philippe-Vincent Foisy. Pourquoi la lenteur? On soupçonnait que c’était parce que c’était une communauté afro-américaine, des gens qui étaient pauvres. Et ça a été très long avant qu’on ordonne leur évacuation.»
Les deux animateurs arrivent à comprendre comment certaines communautés tiennent toujours, 20 ans plus tard, à ce devoir de se souvenir.
«Une ville, une région ne se relève jamais complètement d’une catastrophe comme celle-là», a ajouté Jean-François Guérin.
Voyez les entrevues intégrales de Jean-François Guérin et Julie Marcoux ci-dessus.