Où voulez-vous aller, Kim Thuy?

On parle beaucoup de la récente déclaration de Kim Thuy, confessant son désir d’exil, pour fuir un Québec qu’elle a beaucoup aimé, mais où elle se sentirait désormais de trop, parce qu’on y critique trop vertement l’immigration massive.

Qu’on me permette de poser une question simple: où voulez-vous aller, Kim Thuy? Faisons un petit tour d’Occident ensemble pour trouver votre refuge.

Peut-être pensez-vous aller aux États-Unis? Je serais surpris que vous trouviez le pays de Donald Trump plus favorable à l’immigration que ne l’est le Québec.

Occident

À moins que vous ne regardiez de l’autre côté de l’Atlantique?

Vous rêvez à Londres? Savez-vous que vient de s’y tenir une manifestation rassemblant probablement plusieurs centaines de milliers de personnes contre l’immigration massive?

Vous rêvez peut-être à la France? Sachez que le Rassemblement National de Marine Le Pen, qui place le refus de l’immigration massive au cœur de son programme, pourrait remporter les prochaines élections et que le commun des mortels, au quotidien, ne cache plus son exaspération devant ce qu’il faut bien appeler le multiculturalisme réel, qui n’a rien à voir avec une carte postale. Une pétition circule en ce moment pour obtenir un référendum sur l’immigration. Elle a recueilli en quelques jours plus d’un million de signatures.

Vous pensez à l’Italie, alors? Mais Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement depuis 2022, s’est justement fait élire en promettant elle aussi de rompre avec l’immigration massive.

L’Allemagne? L’AFD, en pleine ascension, partage une opposition encore plus vive aux vagues migratoires, et le nouveau chancelier conservateur, Frederic Mertz, se distingue par sa fermeté revendiquée sur cette question.

En désespoir de cause, vous vous direz peut-être que les pays scandinaves voient les choses autrement. Erreur. Partout, les populistes (ce n’est pas un gros mot pour moi) progressent. Au Danemark, ce sont même les sociaux-démocrates qui ont pris le flambeau de la critique de l’immigration massive.

Alors dans le doute, vous vous direz: les Blancs sont tous méchants, je vais vers le sud. Vous découvrirez alors qu’en Tunisie, on renvoie les migrants d’Afrique subsaharienne dans le désert, sans le moindre égard pour eux. Le président de ce pays a même dénoncé les «hordes de migrants clandestins» changeant la «composition démographique» du pays, le transformant en «pays africain» au lieu d’un membre du «monde arabe et islamique».

Je pourrais poursuivre longtemps.

Crachat

Petite conclusion: si on parle beaucoup d’immigration massive en Occident, c’est parce que l’immigration massive cause beaucoup de problèmes en matière d’identité, de dépenses sociales, d’insécurité, de logement, de maîtrise des frontières.

Et au terme de cet examen, vous constaterez assurément que le Québec est une société accueillante, généreuse, mais qui n’a aucun intérêt à accueillir plus d’immigration qu’elle ne peut en intégrer pour faire plaisir au patronat et à la gauche mondaine qui voit dans le mythe diversitaire l’autre nom de la conscience humanitaire.

Le Québec ne méritait pas votre petit crachat.