Où vont vos impôts: Québec draine 63,6 M$ dans un échangeur

Gabriel Côté
Québec doit payer 63,6 M$ pour refaire un échangeur d’autoroute sur la rive nord de Montréal afin de rétablir l’écoulement naturel des eaux des terrains adjacents.
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Initialement, les travaux sur l’échangeur de l’autoroute 640 et de la montée des Pionniers à Terrebonne devaient coûter 50,3 M$, mais les coûts du projet ont été revus à la hausse au mois de juin et la facture s’élève désormais à 63,6 M$, une hausse de plus de 26%.
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable refuse d’expliquer les raisons de cette augmentation, sous prétexte que «le dossier est judiciarisé».
De fait, la saga de cet échangeur remonte à septembre 2012. À l’époque, une entreprise de développement immobilier, Héritage Terrebonne, intente des poursuites contre le ministère pour lui enjoindre de rétablir l’écoulement naturel des eaux pour ses terrains situés au nord de l’échangeur.
Trois ans plus tard, la compagnie obtient gain de cause et la cour ordonne au ministère de réaliser tous les travaux nécessaires afin que l’eau s’écoule comme avant, c’est-à-dire avant que n’arrive l’échangeur des Pionniers.
Le litige perdure
Dix ans plus tard, les travaux ne sont toujours pas terminés et le dossier demeure litigieux.
Lors de la mise à jour du plan québécois des infrastructures lors du dépôt du budget en mars dernier, le gouvernement a même repoussé l’échéancier du projet à décembre 2028, avant de se raviser en juin et de le ramener à décembre 2026.
En attendant, la facture des travaux continue de gonfler, ne serait-ce que par l’effet du temps qui passe.
Pas la seule hausse dans le coin
Hélas! Il ne s’agit pas du seul projet d’infrastructure routière sur la rive nord de Montréal coûtant plus cher que prévu.
Comme le rapportait Le Journal l’automne dernier, les coûts de l’aménagement de la voie réservée sur le tronçon de l’autoroute 15 entre Boisbriand et Mirabel ont explosé, passant de 100,4 M$ à 292,1 M$.
Le ministère des Transports expliquait alors cette hausse de 52% par l’inflation et certains délais dans l’octroi des contrats pour réaliser les travaux.