Où vont vos impôts: la facture de deux projets de télécommunication explose de 63 M$

Québec dépensera 63,3 millions de dollars de plus que prévu dans deux projets de télécommunication dans le Nord-du-Québec, dont les budgets ont explosé dans les deux dernières années.

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Les deux projets d’infrastructure en question visent à déployer un service internet à haut débit dans des communautés au Nunavik et à la Baie James.

À la Baie James, les coûts du réseau de télécommunication ont augmenté à plusieurs reprises depuis 2024, passant de 39,5 M$ à 65,9 M$.

L’entièreté de cette hausse de près de 67% sera épongée par le gouvernement du Québec, dont la contribution est passée de 11 M$, au lancement du projet, à 37,4 M$, lors de la dernière mise à jour des coûts en mars dernier.

Au Nunavik, la facture du réseau a explosé de 109 M$ pour atteindre 234,7 M$. Dans ce cas, environ un tiers de l’augmentation retombe sur les épaules de l’État québécois (36,9 M$).

Concurrence du sud

Ces dépassements de coûts s’expliquent principalement par trois facteurs, selon le ministère de la Cybersécurité et du Numérique.

D’abord, la pandémie a occasionné des problèmes d’approvisionnement et de main-d’œuvre, ce qui a eu pour effet de placer le nord de la province «en situation de concurrence avec le sud du Québec», tant pour les ressources que pour les entreprises qui réalisent les travaux.

Ensuite, les feux de forêt survenus en 2023 ont ralenti les projets, ce qui s’est répercuté sur les factures.

Enfin, la portée des travaux a été modifiée au Nunavik afin de connecter les communautés d’Akulivik à Kangiqsujuaq, tandis qu’un forage plus imposant que prévu a été nécessaire pour connecter Kuujjuak à Kawawachikamach.

Payant pour Elon Musk

La lenteur de la réalisation du réseau moderne de télécommunication dans ces régions éloignées a également entraîné des dépenses collatérales.

Exaspérés d’attendre, de nombreux résidents se sont tournés vers le service satellitaire de Starlink, l’entreprise d’Elon Musk, un service pour lequel Québec a octroyé des subventions d’au moins 129,8 M$.

Et d’autres dépenses sont à venir, puisque ce programme, qui devait se terminer en juin, sera finalement prolongé «tant et aussi longtemps» que le nouveau réseau de fibre optique ne sera pas opérationnel.