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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Où vont vos impôts: 65 M$ jetés dans la couronne chaque année

Leon Neal / AFP
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Gabriel Côté

2025-03-31T04:00:00Z
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Rappel à tous en début de campagne électorale fédérale: les contribuables canadiens jettent chaque année 65 millions de dollars dans la couronne du roi Charles.

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Ce chiffre correspond à la plus récente estimation de la Ligue monarchiste du Canada, qui évaluait l’été dernier à 64,6 M$ le coût général de la Couronne canadienne pour l’État, en se fondant sur les données de l’année 2022-2023.

C’est sans compter que la monarchie coûte probablement un peu plus cher depuis lors, puisque les dépenses liées au bureau de la gouverneure générale sont passées entretemps de 25,2 M$ à 26,4 M$ (+ 4,76% en deux ans).

En plus du salaire de Mary Simon, ce montant comprend la rémunération des employés de son bureau, les retraites des anciens gouverneurs généraux, ainsi que toutes les dépenses pour les locaux, les télécommunications et les déplacements.

Gratuités

À cela s’ajoutent les services «offerts» par six organisations fédérales, dont la Défense nationale, la GRC, Patrimoine canadien et Affaires mondiales Canada, dont la facture s’élevait à plus de 20 M$ en 2021-2022, et à plus de 25 M$ en 2022-2023, année de la mort de la reine Élisabeth II.

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Les 10 M$ restants correspondent aux frais des cabinets des lieutenants-gouverneurs des différentes provinces.

D’ailleurs, dans le budget Girard déposé la semaine dernière, on prévoit une légère augmentation des dépenses pour entretenir le bureau de la lieutenante-gouverneure Manon Jeannotte, qui passent de 1 155 200$ l’an dernier à 1 163 100$ cette année (+ 0,68%).

«Coûts immatériels»

Il ne faut pas oublier qu’en plus de ces coûts «réels», la monarchie entraîne toute une série de coûts «immatériels», argue le politologue Marc Chevrier.

«C’est un système inerte, qui ne sert pas à grand-chose, mais qui en même temps nous empêche de faire certaines choses», dit-il, en comparant les dépenses dans la couronne à un «placement pendant 100 ans, sans intérêt».

Dans l’argument classique en faveur de la monarchie, on insiste sur les bénéfices «moraux» de cette institution, qui tempérerait les «excès de la démocratie». «Mais pour cela, il faut que le souverain soit sur place, qu’il participe à la vie nationale, ce qui n’est pas le cas ici», explique le politologue.

Financer la monarchie revient ainsi, pour l’essentiel, à lancer en l’air des pièces de monnaie et à fermer les yeux en attendant qu’elles se déposent au fond d’une claire fontaine, le temps d’un souhait.

- Avec la collaboration de Charles Mathieu et Yves Lévesque

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