Où est passé l’argent des Québécois?

Devant l’état avancé de délabrement de nombreuses écoles publiques, CHSLD et hôpitaux, la question se pose. Idem pour le énième report de la modernisation pourtant urgente de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR).

Pour cause d’un simple orage, le voilà même victime d’une panne majeure de courant, de génératrices non fonctionnelles et de fenêtres fracassées. De la médecine de brousse de la pire espèce.

D’inacceptable, la vétusté de multiples infrastructures, dont l’HMR, passe au statut gênant d’indéfendable.

Sans blague...

Sous haute pression, le ministre de la Santé Christian Dubé fait maintenant lui-même le constat qui tue: «Je ne peux pas croire qu’on ne peut pas trouver l’argent juste pour partir le stationnement.» Sans blague?

Sous le gouvernement, l’argent public a pourtant déferlé sur Northvolt, le fiasco SAAQcliq, des études futiles pour un 3^e lien qui ne se fera jamais, etc.

Plus de 7 milliards $ ont aussi été gaspillés en baisses d’impôt et en chèques envoyés directement aux Québécois. Gaspillés parce qu’ils ont fait peu pour améliorer leur qualité de vie tout en privant le trésor public du même montant pour des travaux et services hautement nécessaires.

Que le déficit frôle en plus les 14 milliards $ n’étonne plus personne.

Tous responsables

Cela dit, le manque flagrant d’entretien des infrastructures publiques au Québec est une œuvre partagée dont tous les gouvernements depuis les compressions dogmatiques des années 1990 sont responsables.

Je le redis: nous sommes gouvernés en plus ici par une culture désolante du «jetable après usage».

À l’opposé, en France, comme ailleurs en Europe, des hôpitaux pourtant fondés il y a plusieurs siècles tiennent toujours parfaitement parce qu’ils ont été entretenus et rénovés avec minutie ou reconstruits lorsque nécessaire.

Et l’HMR? Fondé aussi récemment qu’en 1971 de la fusion de deux hôpitaux créés dans les années 1950, comme tant d’autres à travers le Québec, il tombe en ruines après quelques décennies seulement d’existence. Cherchez l’erreur...