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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Ottawa versera jusqu’à 13 G$ d’aides à la méga-usine de batterie Volks

Le gouvernement Trudeau a sorti le chéquier pour pouvoir battre les Américains

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-04-20T19:20:00Z
2023-04-20T19:22:40Z
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13 G$ de fonds publics ces dix prochaines années. Voilà ce qu’est prêt à mettre sur la table le gouvernement Trudeau à la future méga-usine ontarienne de Volkswagen de St. Thomas pour battre les Américains dans la course aux incitatifs financiers.

• À lire aussi: Usine de batteries de Volkswagen en Ontario: le ministre Pierre Fitzgibbon veut des lignes de transmission au Québec

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C’est ce qu’a déclaré en entrevue à Bloomberg le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie (ISDE), François-Philippe Champagne. Ce montant a pu être confirmé par Le Journal d’une source gouvernementale.

Il s’agit de la somme maximale d’aides que pourra obtenir la multinationale allemande, selon l’ampleur de la production de sa méga-usine, qui devrait coûter 7 G$ à bâtir. 

L’aide est substantielle parce qu’il fallait se battre contre l’Administration Biden, prête à allonger des milliards de dollars d’incitatifs pour attirer ces investissements majeurs au pays.

Écoutez la chronique économique de Michel Girard tous les jours en direct 7 h 25 via QUB radio :

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Or, d’après Renaud Brossard, directeur principal des communications à l’Institut économique de Montréal (IEDM), le coup de pouce financier d’Ottawa est exagéré.

«Plus de 13 G$, c’est très cher payé pour attirer jusqu’à 3 000 emplois, ça revient à un peu plus de 4,3 M$ par travailleur», a-t-il illustré.

«Au lieu de verser autant d’argent à Volkswagen, le fédéral aurait mieux fait de s’attaquer à la réglementation et au niveau d’impôt pour attirer un plus grand nombre d’entreprises», a-t-il ajouté.  

«Un pied de nez au Québec», selon le Bloc

Pour Sébastien Lemire, député bloquiste, c’est la goutte qui fait déborder le vase dans la filière batterie.

«C’est un pied de nez au Québec. On se fait déshabiller par le gouvernement fédéral», a déploré le porte-parole du Bloc en matière d’Industrie.

Sébastien Lemire, député du Bloc québécois.
Sébastien Lemire, député du Bloc québécois. Photo d’archives, Agence QMI

«Je m’attends à ce que le reste des investissements se fassent au Québec. Nous étions les leaders dans la transition énergétique», a dénoncé le vice-président du Comité permanent de l’industrie et de la technologie.

«Il y a une seule mine de lithium en production au Canada, et elle est chez nous. Est-ce que l’on peut s’assurer d’amener de la transformation à proximité?», s’est demandé le député de l’Abitibi—Témiscamingue.

  • Écoutez l'édito de Yasmine Abdelfadel diffusé chaque jour en direct 13 h 30 via QUB radio :

Maire aux oiseaux

Début avril, Le Journal s’était rendu à St. Thomas, en Ontario, pour brosser un portrait de la ville de 43 000 âmes, qui venait de ravir l’usine au Québec.

En entrevue, le maire de St. Thomas, Joe Preston, avait dit ne pas être au courant encore de l’apport financier du fédéral dans la méga-usine, qui doit commencer sa production dans quatre ans.

Lors de notre visite, des entrepreneurs de St. Thomas savouraient déjà la nouvelle en se préparant à ce que chaque emploi chez Volkswagen en amène entre cinq et dix autour.

Blaine Skirtschak
Blaine Skirtschak Photo Francis Halin

«On est de retour sur la carte. C’est surréel», avait confié Blaine Skirtschak, directeur général de l’entreprise de transport Messenger Freight Systems, devant la future usine du géant allemand.

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