Ottawa prêt à augmenter les transferts en santé

Raphaël Pirro
Après des demandes incessantes en ce sens par les provinces et les territoires, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, se dit ouvert à augmenter les transferts en santé, une prise de position qui détonne après une longue période de fermeture dans le dossier.
La décision, prise «dans un esprit de leadership collaboratif», a été annoncée par écrit à la suite d’une rencontre des ministres de la Santé des provinces, réunis à Vancouver lundi et mardi pour discuter du sous-financement du fédéral en la matière.
«Nous le ferons si les provinces et les territoires sont prêts à s'engager à élargir de manière significative l’usage et le partage d'indicateurs de santé clés communs et à créer un système de données sur la santé de classe mondiale pour le Canada», a détaillé M. Duclos dans une déclaration écrite lundi après-midi.
Selon ce dernier, «cette coopération supplémentaire nous aidera à mieux planifier les investissements dans notre main-d'œuvre, faire en sorte que les Canadiens puissent accéder à leurs propres dossiers de santé et aider à améliorer la qualité et l’accès aux soins de santé».
Le gouvernement a par ailleurs assuré qu’il est disposé à «investir dans un deuxième volet de financement par des ententes sur mesure avec les provinces et les territoires».
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«Ce type d'investissements ciblés permettra aux provinces et aux territoires de répondre aux domaines de priorités que nous partageons tous, comme l’appui aux travailleurs de la santé, l’accès à des équipes de médecine familiale et l’accès à des soins de santé mentale», a-t-il affirmé.
Pénurie de personnel, urgence qui déborde, arriérés dans les listes d’attente pour les chirurgies : il n’y a pas qu’au Québec que le système de santé est surchargé. C’est une dynamique qui affecte l’ensemble des régions pays, bien qu’à divers degrés.
Les provinces réclament qu’Ottawa fasse passer de 22 % à 35 % sa contribution financière de leur budget de santé.
Excédées, elles ont lancé à la fin du mois d’octobre une campagne pour accentuer la pression sur Ottawa.
Selon la première ministre du Manitoba et présidente du Conseil de la fédération, Heather Stefanson, les systèmes de santé «ne peuvent être viables à long terme, alors même que la part de leur financement prise en charge par le gouvernement fédéral continue de diminuer».
«Afin d’offrir aux Canadiens de partout au pays les tests, procédures et services de santé dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin, il ne devrait aucunement être nécessaire d’attendre que le gouvernement fédéral daigne agir», a-t-elle affirmé lors du lancement de la campagne lundi.