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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Ottawa est fauché: les provinces doivent redescendre sur terre

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Marc-André Leclerc

Marc-André Leclerc

2025-06-05T04:00:00Z
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Réunis lundi en Saskatchewan, les premiers ministres provinciaux ont répondu avec enthousiasme à l’appel de Mark Carney: venir à la table avec une liste de projets d’intérêt national.

On pourrait presque dire que Saskatoon est devenue la ville de l’amour, tant les premiers ministres semblaient charmés par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada.

Doug Ford a même comparé Carney au père Noël. Il ne manquait plus que les bas accrochés à la cheminée: les demandes ont été déposées, et maintenant, les provinces attendent leurs cadeaux.

Mais au cœur de cette effusion d’enthousiasme, un élément essentiel a été soigneusement évité: l’état réel des finances publiques fédérales.

Des déficits

Disons-le franchement: Ottawa est cassé.

La dette fédérale dépasse les 1200 milliards de dollars. Les déficits s’accumulent, malgré une croissance modeste, et les marges de manœuvre fiscales sont extrêmement limitées.

Et surtout, nous ne connaissons même pas l’état exact des finances publiques.

Le prochain budget fédéral n’est attendu qu’à l’automne. En attendant, les discussions se font à l’aveugle, sans données actualisées pour guider les décisions.

Mark Carney, perçu comme plus sérieux et compétent que son prédécesseur, pourrait bien incarner un nouveau départ. Mais, il a hérité d’un gouvernement affaibli politiquement... et financièrement.

Peu importe ses ambitions – de faire de grands projets d’intérêt national –, M. Carney devra d’abord composer avec un Trésor exsangue.

Les attentes réalistes

Les provinces doivent donc ajuster leurs attentes même si c’est Mark Carney qui leur a demandé d’amener une liste de projets dans leurs valises.

Il ne s’agit pas de renoncer aux projets d’envergure, mais de comprendre qu’ils ne seront pas tous financés à court ou moyen terme.

La rigueur, la priorisation et le réalisme doivent désormais guider les discussions intergouvernementales.

Saskatoon aura permis d’exposer les besoins. Mais même dirigé par Mark Carney, un Ottawa cassé ne peut pas tout régler.

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