Ottawa dépose des contestations contre les droits compensatoires sur le bois d’œuvre

Agence QMI
Le gouvernement fédéral est passé de la parole aux actes en annonçant, mardi, avoir formellement déposé des contestations contre les droits compensatoires exigés par Washington sur le bois d’œuvre canadien.
La ministre du Commerce international, Mary Ng, a expliqué que le Canada va se tourner vers le Chapitre 10 de l’Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique pour contester les droits antidumping et compensateurs totalisant 17,9% que les États-Unis exigent maintenant sur le bois d’œuvre.
Rappelons que les États-Unis, convaincus depuis des décennies que le Canada écoule à trop bas prix son bois d’œuvre, ont pratiquement doublé les droits compensatoires qu’ils exigent en novembre dernier, au grand dam d’Ottawa.
«Le Canada demande de nouveau aux États-Unis de cesser d’imposer des droits injustifiés sur les produits canadiens de bois d’œuvre résineux», a exposé la ministre Ng en annonçant le débat de la contestation.
«Les États-Unis comptent depuis longtemps sur les produits de bois d’œuvre canadiens pour répondre à leurs besoins nationaux en matériaux de construction de haute qualité. Ces droits injustifiés ne nuisent pas seulement aux collectivités, aux entreprises et aux travailleurs canadiens, mais ils constituent également une taxe pour les consommateurs américains, augmentant les coûts des logements, des rénovations et des loyers», a-t-elle aussi réitéré.
Pour sa part, le Bloc québécois s’est montré déçu par cette annonce, qu’il juge «nécessaire, mais faible».
«Ottawa devra davantage hausser le ton afin de défendre le secteur du bois d'œuvre québécois», a clamé le député Simon-Pierre Savard-Tremblay, en appelant le gouvernement Trudeau à imposer des mesures de représailles contre les États-Unis.
De son côté, le conseil du commerce du bois de la Colombie-Britannique – principale province exportatrice de bois d’œuvre – a remercié le gouvernement fédéral pour sa prise de position.
La ministre Ng et divers autres ministres fédéraux se sont rendus aux États-Unis ces dernières semaines pour tenter de trouver un terrain d’entente sur la question du bois d’œuvre, sans succès jusqu’ici. La porte demeure cependant ouverte à la négociation.
«Le Canada a fait savoir à maintes reprises aux États-Unis qu’il était prêt à travailler à une solution négociée à ce problème commercial de longue date, qui permettrait le retour à un commerce transfrontalier prévisible du bois d’œuvre résineux, dans l’intérêt des travailleurs de chacun des deux pays», a d’ailleurs assuré Mme Ng.