Osheaga: Polo & Pan vous souhaite la bienvenue à bord
Le duo de musique électronique français a fait voyager les festivaliers hier soir


Félix Desjardins
La programmation de la journée de samedi, au festival Osheaga, était probablement la moins relevée de la fin de semaine en termes de grosses pointures. Cependant, les festivaliers n’en ont pas eu moins pour leur argent, notamment lors des prestations inspirées de Polo & Pan et Khruangbin.
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« On vous souhaite un excellent voyage ! » : c’est le duo de musique électronique français qui a fermé la marche sur la Scène de la Vallée. Les morceaux entraînants de Paul Armand-Delille, alias Polocorp, et Alexandre Grynszpan, alias Peter Pan, ont eu l’effet escompté sur les festivaliers.
Même si leur réputation n’est plus à faire en sol québécois, leur savant mariage de sons tropicaux et de rythmes électros surprennent encore par leur efficacité.
Bénéficiant d’effets visuels et de jeux de lumière des plus envoûtants, le duo a prié le public d’entrée de jeu de ne pas « oublier les petits moments si précieux » avant de livrer une interprétation bien sentie de Feel Good.
Des milliers de personnes souriantes, un doux coucher de soleil sur le fleuve, un temps clément : tous les ingrédients étaient réunis pour faire du voyage de Polo & Pan l’un des plus agréables du festival.
Une envolée psychédélique

Plus tôt dans la soirée, le mystérieux trio texan Khruangbin a insufflé un vent psychédélique sur le parc Jean-Drapeau. Il a lui-même martelé par le passé qu’il ne daigne pas être associé à un genre musical, et avec raison : sa musique empreinte de funk, soul et rock est assortie de sonorités tout à fait uniques.
Après avoir lancé trois morceaux instrumentaux assez groovy, le groupe, peu expressif, s’est finalement adressé au public en le saluant en français.
Malgré l’allure extravagante du guitariste Mark Speer et de la bassiste Laura Lee Ochoa, le trio ne jure que par sa musique lors de ses performances. Il est par ailleurs difficile de détourner le regard de cette dernière, dont le style et le sang-froid n’ont d’égales que ses lignes de basse dynamiques.
Les harmonies vocales discrètes, mais mielleuses de Speer et Ochoa se fondaient à merveille dans le paysage sonore, laissant toute la place aux envolées de guitare et au rythme imposé par Donald Johnson à la batterie.
Une dose de gangster rap

Les amateurs de hip-hop ont pu se régaler lors de la prestation de Freddie Gibbs, figure importante du gangster rap américain. Rappelant à répétition son « amour » pour les forces de l’ordre, le rappeur s’est allumé un joint sur scène et a relaté les récits de son passé trouble.
Vous ne verrez pas Gibbs chanter de jolis refrains ou modifier sa voix avec un logiciel d’autotune. Il présente de façon crue les morceaux de sa discographie acclamée, lançant ses vers avec aisance et assurance.
Malheureusement, on a déjà vu un rappeur avoir plus de chimie avec son DJ sur scène, et les niveaux sonores de la Scène Verte n’étaient pas tout à fait à point. Cela a parfois nui à l’intelligibilité des propos de Gibbs, qui a tout de même montré (un peu trop souvent) sa capacité à rapper a capella.
DES BILLETS DISPONIBLES POUR DIMANCHE
Même si on peinait à circuler à travers la mare humaine lors des deux premières journées, Osheaga n’est pas parvenu à trouver des acheteurs pour tous ses laissez-passer quotidiens. Les organisateurs estiment à 40 000 le nombre de festivaliers lors de la journée de vendredi, et ont maintenu qu’il restait encore plusieurs milliers de billets pour la clôture, dimanche.
DES PRIX EXORBITANTS
L’inflation semble avoir fait son bout de chemin jusqu’à l’île Sainte-Hélène, si bien qu’en plus de devoir débourser au moins 375 $ pour être de la partie toute la fin de semaine, les festivaliers ont été confrontés à des prix exorbitants aux boutiques. Grosse bière à 10,49 $, minuscule hot-dog à 6,49 $, cornet de crème glacée molle à 9,99 $... de nombreuses tirelires ont été fracassées !
UN CENTRE BELL POUR ARCADE FIRE

En pleine performance sur la Scène de la Rivière, vendredi, Arcade Fire a fait plaisir à ses amateurs déjà en liesse en dévoilant qu’il allait visiter le Centre Bell, le 3 décembre prochain. La formation montréalaise a entamé et clora ainsi la tournée de son nouvel album, We, à Montréal.
– Félix Desjardins, collaboration spéciale