Osheaga, jour 2: l’ouragan Chappell Roan déferle sur le parc Jean-Drapeau

Rarement dans l’histoire du festival Osheaga a-t-on vu un tel engouement pour un spectacle au milieu de l’après-midi. L’incomparable Chappell Roan, devenue du jour au lendemain une icône de la pop, a offert une performance généreuse devant une foule monstre.

En mars dernier, la chanteuse de 26 ans avait assuré la première partie d’Olivia Rodrigo au Centre Bell, devant un public quelque peu indifférent.

Preuve vivante que tout peut changer en quelques mois à l’ère des réseaux sociaux, le nom de Chappell Roan aurait sans contredit été au sommet de l’affiche de la programmation si elle avait été dévoilée aujourd’hui.

Dès les premières notes de Femininomenon, les cris stridents de la foule pouvaient être entendus et ceux-ci n’ont jamais arrêté jusqu’à la grande finale, Pink Pony Club.

Entourée de trois musiciennes, portant des ailes de fée et faisant virevolter sa crinière rousse, Chappell Roan a prouvé qu’elle était encore affamée malgré son nouveau statut de vedette planétaire.

Porteuse d’une pop mélodramatique et libératrice ainsi que d’un féminisme décomplexé, la chanteuse de 26 ans a démontré sa vaste palette vocale en interprétant surtout les morceaux de l’opus The Rise and Fall of a Midwest Princess.

De son vrai nom Kayleigh Amstutz, Chappell Roan a grandi dans un village conservateur du Missouri et a été recrutée par Atlantic Records à seulement 17 ans. Ce n’est qu’une poignée d’années plus tard qu’elle s’est véritablement affranchie comme artiste et personne en incarnant son alter ego de Chappell Roan.

Excentrique au possible, elle s’est même adressée en français à son ex-copain, acclamée par une foule majoritairement vêtue de rose.

Un coup de circuit de l’équipe de programmation, dites-vous?

CRi, fier porte-étendard du Québec

«Montréal, fait chaud en tab*****!»: le DJ québécois CRi a fait le tour du monde grâce à sa fructueuse carrière, mais il était particulièrement reconnaissant de faire tourner les platines dans sa cour arrière.

Christophe Dubé est demandé dans tous les festivals de musique électronique. Dès la fin de son spectacle à la Scène de l’île, d’ailleurs, il devait faire ses valises en prévision de son concert à Londres de dimanche.

Maître de l'échantillonnage, CRi a facilement tiré les ficelles du public au moment le plus chaud de la journée, le sourire au visage. Les mains dans les airs, les festivaliers ont bondi sans réserve pendant 75 minutes.

Il a d’ailleurs invité les artistes québécois Klô Pelgag et Jesse Mac Cormack à le rejoindre sur scène, sous les applaudissements fournis de la foule.