Osaka, quelle souffrance

Réjean Tremblay
Ça s’est passé pendant la troisième partie du match de Naomi Osaka à Indian Wells. Une spectatrice a crié « Naomi, you suck ! ».
Pour n’importe quelle autre joueuse, ce genre d’insulte n’aurait eu d’autre effet qu’un haussement d’épaules et une pensée désabusée genre : « Pauvre connasse ».
Mais Naomi Osaka n’est pas n’importe quelle jeune femme. Elle a été atteinte au plus profond de son être, et, au changement de côté, s’est mise à pleurer sur sa chaise.
Elle n’a jamais été capable de reprendre son sang-froid et s’est fait battre en deux petites manches. C’est en pleurs qu’elle s’est adressée à la foule après le match.
Dévastée.
Le lecteur qui suit le moindrement le tennis sait qu’Osaka, qui a été numéro un mondial, souffre de problèmes de maladie mentale. Anxiété, panique, dépression. La jeune Haïtienne-Japonaise se bat avec ses problèmes depuis des années.
Empêcher des cris
On ne peut pas empêcher une conne de crier des conneries. Il y aura toujours des connes et des cons. Tout au plus peut-on l’expulser après coup.
Mais l’incident est révélateur de l’abîme de souffrances dans lequel plonge Mlle Osaka dès qu’un incident perturbe son équilibre mental.
Malheureusement, il n’y a pas un adversaire, ni un arbitre, ni un journaliste, pas même son père, qui est son entraîneur, qui puisse la soigner.
Et le doc Mailloux est déjà tellement occupé...